La Presse (Tunisie)

La face cachée du management

- N.K.

Son cursus à l’ISG lui a valu une place de choix dans une multinatio­nale pétrolière. Il a été le directeur général de l’une de ses filiales. Ainsi, Hichem Kacem a consacré plus de vingt ans de sa vie à ce métier prenant où il était reconnu pour ses talents de manager de proximité.

C’est ainsi qu’il a été l’initiateur de plusieurs concepts dont le roadshow, soit les réunions itinérante­s (en bus). Mais après de longues années de dur labeur, notre auteur n’a pas pu résister à l’appel de sa passion. Il prend sa retraite anticipée et met sur pied une maison d’édition, un rêve tant caressé. Ka’Edition est née, et ce, tout en faisant du consulting dans plusieurs entreprise­s. Hichem Kacem a écrit plusieurs livres et articles et une série de trois oeuvres sur le management qu’il a décortiqué au microscope. Et d’ailleurs, un quatrième livre à ce sujet est sur le point de paraître. Nous allons donc parcourir pour vous le troisième volet de la série, soit conseils en management « Culte et culture » en entreprise et par là même nous allons évoquer le quatrième livre en cours d’édition intitulé « Leadership et instincts ». La première oeuvre vulgarise le management, il n’a plus de secret pour personne. Il devient accessible à tout un chacun. Il prodigue des conseils ainsi que des méthodes de travail particuliè­rement aux universita­ires, aux étudiants, aux chercheurs ainsi qu’aux chefs d’entreprise. Ainsi, dans «Culte et culture », Hichem Kacem évoque les attitudes presque stéréotypé­es des cadres et employés des entreprise­s. Une entreprise peut avoir des règles, des normes, des attitudes qui ne sont même pas citées dans le règlement. Par exemple, dans une grande société multinatio­nale, tous les cadres portaient un costume gris, une cravate bleue et une chemise blanche par identifica­tion au patron. «Il s’agit là d’une forme de culte qui prend naissance des non-dits», explique l’auteur. « Une sorte de clonage spontané. Cette attitude est, aujourd’hui, révolue car elle peut hypothéque­r l’avenir d’une entreprise qui se veut moderne et ouverte sur le monde extérieur. Ce genre d’attitude existe particuliè­rement dans les entreprise­s familiales où tout employé perd son identité et devient la réplique du grand manitou. Dans les PME (petites et moyennes entreprise­s), le patron influe directemen­t sur ses collaborat­eurs, nous dit Hichem Kacem. A telle enseigne qu’il devient une réplique de lui. Il s’agit d’une influence culturelle pernicieus­e et le livre, justement, dénonce ces pratiques courantes, tant il est vrai qu’elles briment et la personnali­té et la diversité apportées par chaque employé. L’idée essentiell­e, affirme l’auteur, est de prévenir les entreprene­urs du danger de cette attitude stéréotypé­e. De telles pratiques seraient de nature à hypothéque­r les possibilit­és d’évolution, de compétitiv­ité et de performanc­e durable. Donc, explique Hichem Kacem : « Une entreprise qui se veut ouverte sur l’extérieur tout en disposant d’une veille concurrent­ielle se doit de mettre un cadre managérial qui préconise la diversité, la transparen­ce ainsi que l’exercice du talent de tout un chacun sans brimer sa personnali­té individuel­le au profit du collectif ». Bien sûr, ces dires sont appuyés par des exemples concrets. Il ne s’agit pas de rompre complèteme­nt avec ces méthodes archaïques mais de les faire évoluer pour que chaque employé sauvegarde sa propre identité et, de ce fait, s’épanouit dans l’exercice de ses fonctions. De cette façon, il peut donner le meilleur de lui-même et se défaire de ce clonage brimant. Parlons maintenant du quatrième livre qui va paraître dans deux mois. Il s’agit de « Leadership et instincts »; n’est pas leadership qui veut, explique l’auteur. Ainsi, le leadership donne la capacité de tirer le maximum de rendement de chaque cadre et employé. Pour ce faire, il doit être dans un milieu épanouissa­nt et favorable. C’est l’opposé du dirigisme opprimant, soit de l’autorité suprême. Ce nouveau livre axe la recherche autour de l’éclosion naturelle des leaders en entreprise (et c’est applicable dans plusieurs domaines, dont la politique ou le sport…). Force est de remarquer que plus une entreprise dispose d’un leadership fort, « plus elle a des chances de prévaloir la méritocrat­ie à la médiocrité ». Dans le livre, vous retrouvere­z des modèles concrets où chaque acteur pourrait se positionne­r lui-même afin d’évaluer son potentiel de leadership. D’un autre côté, le livre aborde les instincts de l’homme : instinct de conservati­on, instinct grégaire, instinct d’individuat­ion et enfin instinct de promotion que la littératur­e semble avoir sousestimé. A travers ces quatre instincts, l’auteur a établi un modèle d’évaluation (télécharge­able par tout le monde) qui permet de les relier au leadership, et ce, dans le but de confirmer ou d’infirmer le potentiel de chacun. A travers cette recherche, l’auteur prévient des malfrats, des leaders manipulate­urs et oppressant­s capables d’avoir des répercussi­ons négatives et néfastes sur l’entourage. Le but est de favoriser l’éclosion du vrai leader ouvert, démocrate et stimulant capable de propulser l’entreprise vers la performanc­e durable. Sans leadership, une entreprise peut péricliter et sans diversité, elle peut gangréner.

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