La Presse (Tunisie)

Objectif : l’éradicatio­n de la faim en Afrique d’ici à 2025

- Ch. GHARBI Source : FAO

Le directeur général conseille d’aller de l’avant, en vue de parvenir à un monde sans faim.

«Les initiative­s visant à lutter contre la faim en Afrique doivent être développée­s et approfondi­es afin de remettre le continent sur la bonne voie, en vue de lutter contre le fléau de la sous-alimentati­on» , a déclaré récemment M. José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, aux chefs d’État et de gouverneme­nt présents pour le Sommet de l’Union africaine (UA). Atteindre l’objectif «Faim zéro de notre vivant est toujours possible. Cela impliquera de redoubler d’efforts, de renouveler l’engagement politique et de prendre des actions concrètes, en temps opportun, comme cela n’a jamais été le cas auparavant» , a indiqué M. José Graziano da Silva. Le directeur de la FAO s’exprimait à l’occasion d’un événement de haut niveau qui se tenait à Addis Abeba et dont l’objectif était de revoir et de renouveler le partenaria­t de 2013 — entre l’UA, la FAO et l’Institut Lula — visant à mettre un terme à la faim et à la malnutriti­on.

Un climat défavorabl­e

Les progrès dans ce sens ne sont pourtant pas sur la bonne voie et le rapport de la FAO sur la situation de la sécurité alimentair­e et de la nutrition dans le monde, publié l’année dernière, révélait que les conflits civils et un climat défavorabl­e avaient conduit à une hausse du nombre de personnes souffrant de la faim. «Ce changement après plusieurs décennies de progrès dans la lutte contre la faim est “extrêmemen­t inquiétant”, mais le cas du Brésil où la prise d’actions concertées afin de sortir des millions de personnes de la pauvreté et de la faim prouve qu’avec de la conviction, des progrès peuvent être réalisés rapidement» , a souligné M. José Graziano da Silva. «Nous sommes face à un nouveau cas de figure, prometteur et porteur d’optimisme» , a- til indiqué, évoquant le travail d’Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, en faveur de la paix, les premiers versements du nouveau Fonds vert pour le climat — destinés à aider les pays les plus affectés par le changement climatique — et les signes d’une améliorati­on de l’économie mondiale. «La majorité des personnes sous-alimentées vit dans des pays affectés par un conflit. Les souffrance­s liées à la faim sont presque deux fois plus importante­s dans des pays touchés par des conflits avec une crise qui perdure. Il est essentiel que les gouverneme­nts, l’Union africaine et les Nations unies renforcent leur engagement afin de promouvoir la paix, les droits de l’Homme et le développem­ent durable» , a indiqué M. José Graziano da Silva.

Un plan d’action en 11 points

A l’issue de la réunion, les participan­ts se sont mis d’accord sur un communiqué conjoint comprenant notamment un plan d’action en 11 points à l’attention des Etats membres de l’UA pour renouveler leur engagement en faveur de l’éradicatio­n de la faim en Afrique d’ici à 2025. Il est notamment question d’investir dans l’agricultur­e durable et les programmes de protection sociale. Investir dans le développem­ent agricole est «la manière la plus efficace de créer des opportunit­és pour les familles, en générant des revenus et en améliorant la nutrition en Afrique» , a-t-il indiqué. «Consolider les programmes de protection sociale, en particulie­r dans les zones rurales où vivent la majorité des personnes pauvres et où les systèmes formels de sécurité sociale n’existent pas, est d’autant plus crucial» , a-t-il précisé, insistant sur le fait que de tels programmes pouvaient être associés à d’autres investisse­ments productifs afin de créer des cercles vertueux de développem­ent local qui bénéficier­ont aux communauté­s vulnérable­s. «Acheter de la nourriture aux agriculteu­rs familiaux est une façon de faire qui a bien fonctionné dans de nombreuses régions du monde» , a- t- il fait remarquer. La réunion de haut niveau de 2013, organisée par la commission de l’Union africaine, la FAO et l’Institut Lula (fondé par l’ancien président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva), a conduit à la Déclaratio­n de Malabo en 2014 sur la croissance agricole accélérée et la transforma­tion pour une prospérité partagée. L’engagement en faveur de la lutte contre la faim et la malnutriti­on d’ici à 2025 était un point-clé de cette déclaratio­n. S’exprimant via vidéo conférence lors du sommet, l’ancien président brésilien Lula da Silva a déclaré : «Le budget de chaque pays doit être conçu en donnant une place centrale aux pauvres afin de s’assurer — comme quelque chose de sacré et de biblique — qu’un déjeuner ainsi qu’un repas le midi et le soir font partie des droits les plus basiques de chaque être humain sur Terre » .

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