Y mettre les ingrédients
Pour les Clubistes, l’heure est à la mobilisation sans pour autant se focaliser sur l’incroyable attente suscitée par un tel rendezvous chez l’adversaire.
Le CA tourne à plein régime depuis peu. Il affiche des statistiques intéressantes et semble en pleine possession de ses moyens. Qu’il affronte des outsiders ou des concurrents traditionnels, il n’a pas fait les choses à moitié. Que dire alors en défiant les divisionnaires de l’US Chebika dans leur fief. Là, le CA n’est plus dans le rapport de force mais dans un contexte de saut dans l’inconnu, quoique les Clubistes savent forcément que l’adversaire cherchera à frapper un grand coup en défiant le détenteur de l’épreuve. Ne nous attardons pas sur l’écart de niveau qui sépare aujourd’hui les deux équipes. Mais insistons surtout sur le charme d’une épreuve où les cendrillons prennent souvent un malin plaisir à bouleverser la hiérarchie. Les Clubistes sont donc prévenus. Chebika les attend de pied ferme et n’a nullement l’intention de se présenter en victime expiatoire. Maintenant, ce qui est certain, c’est que le CA a de la marge. Sauf que Chebika a aussi des ambitions extrêmement élevées, celles d’écrire l’histoire et d’inscrire son nom en lettres d’or dans l’histoire de Dame Coupe. Il faut comprendre que quand on s’appelle le CA et que l’on joue un divisionnaire, il faut s’attendre à un contexte particulier. Donc, la pression mise par le public local fera évidemment partie de l’accueil réservé aux Clubistes. On y ajoute la motivation adverse qui ne manquera pas d’être au top, et nous voilà dans une configuration où tout pronostic d’avant-match sera interdit. Car quand on joue la Coupe, il ne faut pas spéculer. Seule la forme du jour «J» compte.
Exubérance irrationnelle ?
Pour le CA de Bertrand Marchand, l’exubérance irrationnelle autour du club de Bab Jedid est si particulière qu’il faudra prendre le taureau par les cornes face à un adversaire qui ne se livrera pas d’entrée. C’est la donne, la règle. L’outsider est toujours attentiste, évoluant via un bloc bas et érigeant deux rideaux défensifs. La patience, la clairvoyance et la rigueur, voilà les outils de Chebika face au CA. Un Club Africain qui tentera de déverrouiller le verrou adverse d’entrée, puis de gérer. Volet staff technique maintenant, Bertrand Marchand tentera de ne pas perturber l’équilibre de jeu des siens, et ce, en dépit des absences de Agrebi, Khefifi et Charfi. Pour un technicien qui a fait un travail énorme de compréhension de l’identité du CA et qui s’est même complètement approprié sa culture, cela fait partie des recettes à long terme du succès. Avec le coach français, rien ne vous est donné et tout se mérite par le travail, les efforts et la discipline. Et si, aujourd’hui, il n’occulte pas l’importance d’un tel match aux yeux des supporters (ça reste un match de Coupe), il ne souhaite visiblement pas accentuer la pression sur ses troupes, comme observé lors des dernières répétitions. Conscient qu’il existe plus d’une classe d’écart entre les deux équipes, du moins sur le papier, Marchand a d’ailleurs pris soin de planter le décor avec précaution : ne pas vendre la peau de l’ours et respecter l’adversaire pour ne pas s’exposer au retour du boomerang. Marchand ou comment rester hermétique à la pression ! Et si c’était ça le secret du succès ? Un fait est certain et on l’a bien compris. Pour les Clubistes, la vérité d’hier n’est pas forcément celle d’aujourd’hui. Prudence donc, et surtout humilité ! En clair, l’heure est à la mobilisation aujourd’hui, sans pour autant se focaliser sur l’incroyable attente suscitée par un tel rendez-vous chez l’adversaire!