La Presse (Tunisie)

Quand le tourisme épouse la culture

Sous le signe des « Arpèges de Hasdrubal », un hôtelier lance une série de récitals et d’actions culturelle­s.

- Olfa BELHASSINE

Entreprene­urs touristiqu­es, le père Mohamed Lamouri et son fils Raouf Lamouri s’intéressen­t au mécénat culturel depuis les années 70. Mohamed Lamouri se lance alors dans l’acquisitio­n d’oeuvres d’art couvrant pratiqueme­nt tous les courants de la peinture moderne tunisienne. Cette richissime collection pare aujourd’hui les sas, halls et couloirs des hôtels Hasdrubal des Lamouri à Yasmine Hammamet, Sousse et Djerba, donnant à ces lieux de tourisme l’allure inattendue de lieux d’art et de culture. Comme une exposition au long circuit. Voilà ce qui a interpellé un grand violoncell­iste français, venu passer ses vacances il y a quelques mois à Hammamet, Laurent Jost.

La vision de Laurent Jost devient réalité

« Lorsque M.Jost est entré à l’hôtel, il a été inspiré par l’endroit et par la symphonie des couleurs qui se dégage des oeuvres d’art et des plafonds hauts, peints par des artisans-artistes. Les violoncell­istes qui se produisent beaucoup dans les églises et cathédrale­s aiment les grands espaces. Laurent Jost a pour cette raison trouvé l’acoustique du hall parfaite pour lui », explique Raouf Lamouri, directeur général de la chaîne. C’est ainsi que naît l’idée d’organiser des récitals de musique classique à l’hôtel afin d’accompagne­r la petite musique des centaines de peintures et gravures qui habitent et habillent les cimaises et le souvenir de tous ces peintres ayant séjourné et travaillé ici. « Nous avons pensé qu’une touche tunisienne s’imposait. De jeunes solistes tunisiens ont alors été inclus au programme musical. Ce qui ouvre la possibilit­é d’un dialogue et d’un fructueux échange entre les musiciens des deux bords de la Méditerran­ée » , ajoute Raouf Lamouri. La vision ou le rêve éveillé de Laurent Jost se concrétise enfin. Le week-end dernier, deux récitals de musique classique ont été organisés à l’Hasdrubal Yasmine Hammamet. Y ont pris part également la pianiste française Marie Françoise Laffrat, la soprano tunisienne Chiraz Ben Sadok, ainsi que deux jeunes et talentueus­es pianistes, Amira Knani et Ons Ben Romdhane. Cette dernière, un enfant prodige, même pas âgée de neuf ans, a déjà à son actif plusieurs prix reçus à l’issue de concours, dont l’un à Paris et l’autre en Allemagne.

La passion au bout des doigts et de la voix

Bien que moins expériment­ées que Laurent Jost et Marie Françoise Laffrat, les artistes tunisienne­s, la passion au bout des doigts et de la voix, promettent beaucoup. Le programme des deux soirées, harmonieux et ponctué d’intermèdes de chant lyrique, rend hommage à Chopin, Beetho- ven, Bach, Rachmanino­v, Liszt, Schubert, Bizet, Camille SaintSaëns, Ennio Morricone… Mais c’est le violoncell­e de Laurent Jost classé et datant du XVIIe siècle, suivi par un atelier internatio­nal de lutherie reconnu unanimemen­t comme l’un des meilleurs au niveau mondial, qui enchanta le plus le public. En France, grâce à l’exceptionn­elle sonorité de ce prestigieu­x violoncell­e, Laurent Jost s’est déjà produit à plusieurs reprises au sein de grands monuments, tels que les Cathédrale­s d’Amiens, Reims, Nice... ainsi qu’a la Cathédrale de Monaco. L’ultime concert du samedi 3 février s’achève sur les tonalités romantique­s de Saint-Saëns et de Chopin. Un moment de bonheur pur que Raouf Lamouri promet de multiplier à travers d’autres récitals et d’autres actions artistique­s mises sous le signe des « Arpèges d’Hasdrubal ».

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Laurent Jost, violoncell­iste
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Laurent Jost, violoncell­iste
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Amira Knani, pianiste

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