Les femmes et les jeunes mènent l’action
L’Association pour la promotion du droit à la différence et ses partenaires viennent de clôturer leur projet «Action citoyenne des femmes et des jeunes pour une meilleure prévention contre la radicalisation». L’occasion de passer en revue ces 15 mois de t
«Notre objectif est d’impliquer les femmes et les jeunes à travailler ensemble à l’éradication du phénomène en profondeur», a annoncé d’emblée Habib Amara, président de l’ADD dans sa description du projet, lors de la conférence de presse qui s’est tenue sur le sujet. Une action que l’Association pour la promotion du droit à la différence et ses partenaires (ADD) ont menée en partenariat avec les associations ACD et ADO+ et le soutien de l’Entité ONU femmes pendant 15 mois à Douar Hicher et Zarzouna. Deux zones qui ont acquis la réputation d’être des viviers de radicalisme, ces dernières années. «Nous allons poursuivre avec les organisations gouvernementales et la société civile dans le même sens du travail qui a été fait et qui se montre largement prometteur. Le gouvernement suit notre travail et
nous encourage à aller de l’avant» , souligne Héla Skhira, représentante de l’ONU Femmes.
Zarzouna et Douar Hicher, des labos sociaux
Simple à énoncer, difficile à réa-
liser, la philosophie du projet est d’impliquer activement les femmes, les jeunes et les adolescents dans la vie publique dans un climat sans violence ni radicalisation, surtout quand on comprend que le projet appelle à l’urgence de s’attaquer aux facteurs qui prédisposent à la radicalisation et au terrorisme. Dans ces conditions, il est tout de suite apparu que les femmes et les jeunes des deux sexes doivent être convenablement outillés pour qu’ils puissent devenir de vrais acteurs d’influence dans leurs régions. Parmi ces outils, le savoir lié au phénomène de la radicalisation, et c’est pour cela qu’une étude a été menée sur le « Processus des facteurs majeurs de la radicalisation des jeunes des deux sexes à Zarzouna et Douar Hicher», promus ainsi au rang de laboratoires sociaux avec plus de 450 personnes issues des deux zones. Assez étonnamment, ce qui est ressorti de ce travail de fond réalisé par une anthropologue (Saloua Ghrissa), un juriste (Khaled Méjri) et une statisticienne (Inès Cherni), c’est d’abord le fait que la radicalisation violente n’est pas la conséquence systématique de la radicalisation religieuse, même si elle en emprunte très souvent les voies et les paradigmes !
La relation avec la police passée sous silence
En plus de cette première constatation qui s’attaque à beaucoup d’idées reçues et montre l’importance objective de l’étude, on nous apprend que l’analyse a confirmé les résultats de nombreuses études sociologiques et statistiques conduites auparavant, par exemple le rôle déterminant des quatre fac- teurs : urbanistique, économique, culturel et social dans la radicalisation des jeunes. Mais ce n’est pas tout, car l’étude a éclairé des points demeurés jusqu’à présent dans l’ombre, spécialement la relation qu’entretiennent les jeunes avec la police et la perception qu’ils ont de ce corps dans leurs régions respectives. Un point capital qui peut faire gagner beaucoup de temps aux initiatives de ce genre s’il est convenablement mis à contribution et peut-être que sa mise en sourdine jusqu’à présent à contribué à la difficulté d’aborder le phénomène à ce jour. Un dernier point d’une grande importance : les associations partenaires ont organisé, au cours des 15 mois du projet, des sessions de renforcement des capacités lesquelles sessions ont touché pas moins de 130 ayants-droit, jalonnées d’une large campagne de plaidoyer auprès des décideurs pour revendiquer la mise en place d’un véritable plan d’action pour la prévention contre la radicalisation des jeunes tout en veillant à considérer avec le plus grand soin les spécificités régionales dans la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme.
Les résultats de nombreuses études sociologiques et statistiques conduites auparavant ont montré le rôle déterminant des quatre facteurs urbanistique, économique, culturel et social dans la radicalisation des jeunes.
Les femmes, les jeunes et les adolescents doivent être convenablement outillés pour qu’ils puissent devenir de vrais acteurs d’influence dans leurs régions contre le phénomène de la radicalisation.