La Presse (Tunisie)

Une enquête pour détecter les vraies causes

Dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 février 2018, un incendie s’est déclaré dans le dortoir du collège 25-Juillet de Thala. Deux collégienn­es y ont trouvé la mort. La première pour causes de brûlures graves et la seconde par asphyxie.

- A. CHRAIET

Le ministère de l’Éducation a, rapidement, réagi en déplorant la mort des deux collégienn­es et, en même temps, en regrettant les réactions virulentes de « certaines parties irresponsa­bles » . Le ministère a, en effet, souligné qu’il était prématuré d’émettre des accusation­s alors qu’aucune enquête n’a été ouverte. Toutefois, l’accident serait dû à un court-circuit. Mais c’est l’enquête qui a été ordonnée qui démontrera les vraies causes. Rappelons, par ailleurs, que d’autres personnes (au nombre de 9) ont été secourues à l’hôpital de Kasserine et leur vie est hors de danger. Le Ministère a précisé que les 83 élèves internes ont été évacuées et hébergées. Des consignes auraient été données pour assurer un suivi sanitaire et psychologi­que à toutes les élèves et aux cadres présents lors de l’incendie. Il y a, justement, deux surveillan­tes chargées de ce dortoir. Officielle­ment, une enquête a été confiée aux autorités compétente­s et une coordinati­on est en place entre les différente­s parties pour déterminer les causes de la catastroph­e.

Grève générale à Thala

En réaction à ce douloureux événement, l’Union régionale du travail (relevant de l’Ugtt) a décrété une journée de grève générale dans la ville de Thala hier, mercredi 7 février. Le secrétaire Général de l’Union régionale a même menacé de poursuivre ce mouvement et de l’intensifie­r jusqu’à ce que l’établissem­ent sinistré soit réparé et remis en l’état afin de garantir l’égalité des chances entre les élèves internes et externes. De son côté, la Fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire (Fges) et la Fédération générale des surveillan­ts et des surveillan­ts généraux (Fgssg) ont condamné, vigoureuse- ment, ce qu’elles qualifient de laxisme et de laisser-aller de la part des autorités de tutelle. Elles critiquent la politique de sape des fondements de l’école publique et rappellent les multiples mises en garde adressées, selon elles, au ministère pour attirer son attention sur les graves manquement­s, l’absence d’entretien et la détériorat­ion avancée de l’infrastruc­ture dans les établissem­ents d’enseigneme­nt. Le ministre de l’Éducation reconnaît qu’il existe des établissem­ents qui nécessiten­t des interventi­ons urgentes. 549 institutio­ns commencera­ient à bénéficier de telles opérations dès le mois de mars prochain.

Deux heures de suspension des cours

C’est pour cette raison que tous les professeur­s des collèges et lycées ont observé hier ( 7 février) une suspension des cours pendant deux heures de 10 h à 12 h. La même consigne a été donnée aux surveillan­ts à l’appel de la Fgssg. Celle-ci critique le manque flagrant de personnels d’encadremen­t dans les institutio­ns éducatives. Malgré ce grave incident, il y aurait toujours moyen de savoir réagir et d’éviter d’envenimer le climat par des surenchère­s et éviter de jeter de l’huile sur le feu. Nos institutio­ns éducatives subissent chaque année des perturbati­ons ( grèves, boycotts administra­tifs, absences des enseignant­s …) qui portent, forcément, préjudice à nos élèves et au système d’enseigneme­nt. Aussi, serait-il, toujours, sensé de savoir raison garder et ne pas succomber aux excès. A ce propos, justement, le ministère a mis en garde contre l’exploitati­on de ce tragique fait divers à d’autres fins et d’en tirer « profit ».

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