C’est aussi une question de choix !
Ce qui fait la différence dans cette compétition, c’est la bonne utilisation des ressources. Beaucoup à revoir, d’autant que la matière première est là, mais manque d’une approche d’accompagnement sur le haut niveau.
Moez Chergui et Aziz Dougaz, une autre approche technique est nécessaire ! Encore une fois, l’équipe de Tunisie se contentera de jouer le maintien en groupe 2 et de reporter pour une année (en cas de victoire sur l’Estonie chez elle en avril) ce rêve. La Finlande plus forte ? On a parlé dans l’édition d’hier de détails qui font la différence. Ces petits détails, parfois à la portée, ne sont pas le fruit du hasard. C’est le résultat d’un long travail et surtout d’un vécu et d’un cumul de compétition de haut niveau. Les Finlandais étaient abordables, oui, ils n’étaient pas des monstres, oui, mais ils étaient plus réguliers, plus sobres et plus astucieux. Ils évoluent dans un cadre hyper professionnel où les conditions (en premier lieu financières) sont confortables. De notre côté, il y a Malek Jaziri qui évolue au plus haut niveau et qui compte sur ses moyens et sur ce qu’il gagne sur le circuit ATP, mais on a les 4 autres joueurs, qui naviguent à vue, et qui se contentent des moyens du bord pour «survivre». Rassembler les joueurs à 3 jours de la compétition, alors que certains d’entre eux ont effectué un long voyage du bout du monde, et d’autres sont restés pour jouer les tournois, est-ce une bonne idée? On a alors une équipe qui a du potentiel, et qui s’articule autour de Malek Jaziri accompagné de
Mansouri, Chargui, Dougaz et Ghorbel. Quatre joueurs qui n’ont pas les mêmes qualités, le même vécu, mais qui ont un point commun. Ils évoluent avec un plan de carrière «modeste» où on n’a pas mis le grand paquet. Pour gagner en coupe Davis, il y a un profil bien déterminé de joueurs, mais aussi de préparation et de choix. Il faut beaucoup de moyens financiers pour que le joueur s’investisse à fond dans sa carrière et arrive à se concentrer sur la coupe Davis. Pour la FTT, la coupe Davis est sa responsabilité et l’épreuve qu’elle doit bien gérer. A-t-on fait les bons choix? A-t-on bien lu le cours des matches surtout en double? A-t-on réussi à bien motiver les 4 joueurs autres que Jaziri? En tout cas, ce n’était pas très convaincant comme gestion de coupe Davis. Mais le problème est encore plus général : on a besoin depuis des années de deux choses : une approche «intelligente» pour l’élite qui cherche à bien soutenir Dougaz, Chargui, Mansouri et les autres joueurs qui risquent de se perdre comme les précédents. Et on a aussi besoin d’un vrai «boss» technique qui a une longue expérience et qui peut préparer une compétition telle que la coupe Davis. Ce n’est pas sorcier, mais c’est surtout coûteux. On ne peut plus compter, comme on l’a dit, sur Malek Jaziri qui nous garantit chaque fois deux victoires en simple. Il faut dès maintenant penser à la relève, et Dieu sait combien ça prend de temps et d’effort pour trouver un autre Malek Jaziri.
Se concentrer…
Le match d’appui contre l’Estonie aura finalement lieu en Estonie. Il y aura beaucoup de pression sur les épaules de nos représentants. Et franchement, cette équipe de Tunisie mérite au moins de rester au Groupe 1. La défaite contre la Finlande doit être oubliée mais bien analysée. Et les leçons ne manquent pas, à l’image du double où la paire Mansouri-Ghorbel n’était pas franchement le meilleur choix possible. Il faudra penser à stabiliser une paire complémentaire, jeune et qui doit jouer le maximum de matches d’ici avril. Ce n’est pas quelque chose d’inespéré ni d’impossible. Seulement, il faudra bien choisir et surtout rester dans l’intérêt sportif. Deux mois, ce n’est pas une longue période pour préparer le match de l’Estonie. La concentration, la diligence et le bon oeil de technicien sont indispensables pour réussir.