La Presse (Tunisie)

A la mémoire du pionnier

La cérémonie commémorat­ive a été marquée par l’organisati­on d’une exposition documentai­re regroupant des photos d’Omar Khlifi et des affiches de plusieurs de ses films.

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La maison de la culture IbnRachiq a accueilli samedi aprèsmidi la cérémonie de commémorat­ion du 40e jour du décès de l’homme de cinéma tunisien Omar Khlifi, en présence d’un grand nombre de cinéastes, d’artistes qui l’ont côtoyé et assisté avec lui à la naissance du cinéma tunisien ainsi que des membres de sa famille. Dans un texte qu’il a envoyé à cette occasion, le ministre des Affaires culturelle­s a indiqué que la Tunisie vient de perdre un des pionniers du cinéma tunisien qui a ouvert largement la porte devant plusieurs génération­s d’hommes et de femmes du cinéma tunisien qui ont porté après lui le flambeau de la culture et de la création. Il a, dans ce sens, tenu à rappeler que le défunt a fait de la cause nationale un thème de prédilecti­on dans ses oeuvres en oeuvrant à mettre la création et l’art au service de l’intérêt général. Et d’ajouter : « Il ne s’est pas uniquement limité à l’écriture de scénarios et à la réalisatio­n de films, mais il s’est richement aventuré comme il se doit dans l’histoire en écrivant sur le mouvement national dans ses ouvrages sur Moncef Bey, Habib Bourguiba, la bataille de Bizerte ou sur Salah Ben Youssef. Dans son témoignage, l’actrice Saloua Mohamed a parlé de son expérience avec le défunt en indiquant que «c’est lui qui m’a découvert et c’est avec lui que j’ai commencé ma carrière artistique et cinématogr­aphique à l’âge de 17 ans. Il m’a donné un petit rôle dans le film «Le rebelle» et, par la suite, un deuxième rôle dans son film «Hurlements». En dépit des moyens très limités et des difficulté­s des conditions de tournage, «Omar Khlifi, grand féru de cinéma, a-telle ajouté, était toujours engagé à bien faire son métier et à encadrer toute son équipe artistique et technique». C’est à lui que revient le mérite d’avoir fait connaître plusieurs acteurs tunisiens qui ont percé par la suite dans le 7e art en Tunisie et audelà des frontières. Et d’ajouter : «J’ai participé à environ 32 films tunisiens, égyptiens, libanais et algériens, mais mon expérience avec Omar Khlifi n’a pas d’égale vu ses qualités profession­nelles et humaines». De l’avis de Nacer Ktari, Omar Khlifi a réussi à être l’une des figures de proue du cinéma tunisien tout en rappelant, a-t- il tenu à préciser, qu’il a été le premier cinéaste tunisien à avoir déposé auprès du ministère de la Culture une demande de subvention pour la production d’un film tunisien. Il a été également l’un des fondateurs de l’associatio­n du cinéma amateur et du syndicat de producteur­s de films. Il a réussi à gagner la confiance des hommes de cinéma en tant qu’artiste et homme imbibé de valeurs humaines, a ajouté Ktari. La cérémonie commémorat­ive a été marquée par l’organisati­on d’une exposition documentai­re regroupant des photos d’Omar Khlifi et des affiches de plusieurs de ses films. Pour rappel, Omar Khlifi est né le 16 mars 1934 à Soliman et décédé le 30 décembre 2017. Son premier film réalisé «Une page de notre histoire» remonte à 1961. Ce film, dans lequel avaient joué Ahmed Rochdi, Farouk Khlifi, Hamadi Baccar et la chanteuse Oulaya, raconte la lutte du peuple tunisien contre le colonialis­me français. Il a, à son actif, 10 courts métrages dont «Hlima» (1963) , «Ghram w ghira» (1964), «Khemais Tarnane» (1964) et «Souffrance d’une bédouine» (1965). Il a réalisé cinq longs métrages, à savoir « l’aube » (1966), «Le rebelle» (1968), «El fallega» (1970), «Hurlements» (1972) et «Le défi» (1985).

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