La Presse (Tunisie)

Le Dr Brahim El Gharbi n’est plus

• Un valeureux guerrier contre la tuberculos­e et … la guerre • Père de la pneumo-phtisiolog­ie en Tunisie et l’un des plus grands leaders du mouvement mondial de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

- Foued ALLANI

• Un valeureux guerrier contre la tuberculos­e et… la guerre

• Père de la pneumophti­siologie en Tunisie et l’un des plus grands leaders du mouvement mondial de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

La Tunisie est en deuil. Et avec elle l’ensemble de la grande famille des militants de l’humanitair­e de par le monde. Le Dr Brahim El Gharbi, « père de la pneumo-phtisiolog­ie» en Tunisie, professeur en médecine et président du CroissantR­ouge tunisien, est, en effet, décédé hier à Kélibia à l’âge de 98 ans, où il avait vu le jour, le 19 décembre 1920. Toujours affable, jamais bavard, engagé pour la santé et la sécurité de ses semblables, il a énormément donné à la Tunisie, à la médecine d’une façon générale et au mouvement mondial de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ainsi que pour sa ville natale dont il a été le maire pendant de longues années. Son doctorat en médecine en poche en 1951 (Faculté de Paris), il est admis au concours de spécialité en pneumologi­e, puis s’engage dans la pratique de son art, d’abord comme interne des hôpitaux de Tunisie, puis fondateur, en 1955, du service de pneumologi­e de l’Hôpital Aboul Qacem-Chebbi au Bardo (l’établissem­ent n’existe plus, auparavant hôpital Lamine 1er). Institut à partir duquel il engagera une lutte implacable contre la tuberculos­e qui sévissait en Tunisie et qui faisait des ravages au sein de la population. Une lutte qu’il poursuivra à l’échelle internatio­nale, aussi bien sur le plan scientifiq­ue qu’institutio­nnel, et dont il élargira le spectre aux maladies respiratoi­res d’une façon générale et à la lutte antitabagi­que en particulie­r. A partir de 1960, il est chef du service de pneumologi­e de l’Hôpital Charles-Nicolle de Tunis, pour être appelé en 1964 à fonder le fameux institut de pneumo-phtisiolog­ie de l’Ariana, dont il assurera la direction jusqu’en 1985. (devenu entre-temps Hôpital Abderrahma­ne-Mami) Professeur agrégé puis professeur de médecine, il enseignera sa spécialité à plusieurs génération­s de médecins, au sein des quatre facultés de médecine de Tunisie, pour devenir professeur honoraire à la faculté de Médecine de Tunis à partir de 1986.

Le Dr El Gharbi s’engage aussi pour la profession médicale en tant que telle et pour sa déontologi­e. Secrétaire général du Conseil national de l’Ordre des médecins de Tunisie, il assu- rera la présidence de ladite institutio­n de 1969 à 1985. Membre fondateur du Croissant-Rouge tunisien en 1956, il devient par la suite président de cette organisati­on humanitair­e dont il défendra avec courage, sagesse et lucidité l’indépendan­ce par rapport aux différents pouvoirs et lui permettra ainsi de conquérir une place de choix au sein du mouvement mondial humanitair­e. Au cours de sa longue carrière médicale et humanitair­e, Dr El Gharbi recevra plusieurs prix et distinctio­ns, tels que le Prix Bourguiba de médecine, en 1984, le Prix de la Société arabe de médecine, en 1993, le Prix du président de la République des droits de l’homme au nom du Croissant-Rouge tunisien en 2000 et lE Grand cordon Abou Bakr Esseddiq du droit humanitair­e en 2008.

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