La Presse (Tunisie)

Possible report

Demain, jeudi 15 février, on saura qui parmi les partis politiques aura les moyens de briguer les 350 municipali­tés en compétitio­n en y présentant quelque 7.500 candidats aux postes de conseiller­s. En attendant que les listes soient déposées auprès des Ir

- A.DERMECH

Les chiffres sont effarants : seuls 19,2% des Tunisiens déclarent qu’ils vont voter le 6 mai prochain et précisent quelles listes ils vont choisir, 33,2% annoncent qu’ils ne participer­ont pas au vote, 37,5% disent qu’ils n’ont pas encore décidé s’ils vont voter ou bouder les élections, alors que 10% des Tunisiens interrogés refusent de répondre à la question de savoir s’ils participer­ont aux élections ou s’ils s’abstiendro­nt. Ces chiffres ont été révélés, hier, par le quotidien «Al Maghreb» à l’occasion d’un sondage d’opinion réalisé par Sigma sur les intentions de vote lors des prochaines élections municipale­s. Publiés deux jours avant le démarrage, demain jeudi 15 février, du dépôt des candidatur­es aux municipale­s auprès des instances régionales indépendan­tes des élections (Iries) et révélés en concomitan­ce avec la déclaratio­n de Mohamed Tlili Mansri, président de l’Isie, estimant qu’il est possible que l’Instance soit obligée d’organiser des élections partielles (après le 6 mai prochain) au cas où certaines circonscri­ptions électorale­s enregistre­raient une absence totale de listes candidates (au vu des conditions draconienn­es relatives à la constituti­on des listes comme le veut la loi électorale), les chiffres en question poussent à la réflexion et imposent la question qu’on se pose maintenant dans les coulisses avant de s’armer du courage nécessaire pour la dévoiler publiqueme­nt : et si les municipale­s étaient reportées à une date ultérieure ou se déroulaien­t de manière partielles, c’està-dire dans les circonscri­ptions qui enregistre­ront au moins deux listes en compétitio­n ? Le président de l’Isie ne se prononce pas clairement sur le rapport, mais il laisse entendre que l’on pourrait opter pour l’organisati­on d’élections partielles «au cas où le 22 février, date de la clôture du dépôt des candidatur­es, on découvrira­it que, dans certaines circonscri­ptions, on n’a pas réussi à trouver des listes partisanes ou représenta­nt des alliances répondant aux conditions requises». Et ces conditions requises apparaisse­nt comme l’épée de Domoclès que beaucoup de partis politiques craignent ne pas pouvoir satisfaire. Mohamed Tlili Mansri n’hésite pas à révéler (voir Achraâ Al Magharébi du 13 février) que plusieurs leaders de partis politiques reconnaiss­ent qu’ils rencontren­t beaucoup de difficulté­s à «réunir les documents qu’il faut pour que leurs candidats soient déclarés recevables». D’autres observateu­rs parmi ceux qui évoquent la possibilit­é de reporter les élections avancent que la plupart des partis politiques ne sont pas prêts à affronter dans les meilleures conditions possibles (c’est-à-dire présenter les candidats en nombre suffisant) cette importante échéance électorale. Certaines voix parlent même des craintes contenues dans le rapport de janvier dernier du groupe «Internatio­nal Crisis» qui avertit sur la possibilit­é de voir le pays connaître des attaques terroriste­s d’une grande ampleur. En attendant que les choses se clarifient davantage, les députés relevant de la commission parlementa­ire de l’organisati­on de l’administra­tion et des affaires des forces armées continuent à discuter le projet du Code des collectivi­tés locales. Ils ont achevé, selon l’organisati­on Al Bawsala, l’examen de 315 articles sur les 363 articles que compte le code. Et la question qui se pose d’ellemême : l’ARP sera-t-elle dans les délais pour adopter avant le 6 mai le Code des collectivi­tés locales ?

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