La Presse (Tunisie)

Welcome back !

Le géant du voyage britanniqu­e Thomas Cook a repris hier ses vols vers la Tunisie, près de trois ans après les avoir suspendus sur la destinatio­n suite à l’attaque terroriste de Sousse, en juin 2015, qui a fait des dizaines de morts, dont une trentaine de

- Médias anglais Deux inspection­s Chokri BEN NESSIR

Aéroport Enfidha-Hammamet-10h10. Les aiguilleur­s de la plus haute tour de contrôle d’Afrique scrutaient le ciel, quand apparaît l’avion de Thomas Cook en provenance de Manchester. Le tableau d’affichage annonce l’atterrissa­ge de l’avion qui avait 220 personnes à bord. « Ça y est », lance un agent d’accueil. « Ils sont là », s’écrie un autre. Du coup, l’aéroport qui sombrait dans un silence quasi-religieux est pris d’effervesce­nce. Le gouverneur de Sousse presse le pas vers la zone d’arrivée, il est suivi d’un cortège des autorités locales. Les hôtesses du TO anglais se mettent en rang. Une troupe folkloriqu­e donne le la. Au son des tambours, les agents de service, les opérateurs du catering, les employés de la TÄV accourent ventre à terre. Pour rien au monde, ils ne voudraient rater l’évènement. Et pour cause, le plus bel aéroport en Tunisie, le mieux équipé, le plus qualifié en termes de sécurité, est un aéroport en veille depuis plusieurs années. En dehors de la haute saison, il fonctionne seulement avec un vol hebdomadai­re. Tout comme les autres secteurs annexes du tourisme, cet aéroport a subi les contrecoup­s de la Révolution et des attentats du Bardo et de Sousse. C’est pourquoi le retour de Thomas Cook redonne l’espoir d’une reprise d’activité tant attendue. Pour Bassem Ouarteni, commissair­e au tourisme à Sousse, le retour de Thomas Cook est «le retour de l’un des marchés classiques européens ». Il estime que le marché anglais sera « une locomotive pour encourager les autres marchés européens ». « C’est l’un des marchés les plus exigeants en matière de sécurité. Son retour a été le fruit de plusieurs actions tant au niveau du ministère du Tourisme et de l’Ontt qu’au niveau diplomatiq­ue », explique M.Ouertani. Il note à ce propos que des campagnes de promotion ont été menées pour relancer ce marché et signale la présence de journalist­es anglais parmi les visiteurs.

En effet, les médias anglais suivent de près le retour de Thomas Cook en Tunisie, après le sombre épisode de 2015. Dans une interview accordée à la BBC, l’agence de presse Reuters rapporte que le directeur général de Thomas Cook, Peter Fankhauser, a assuré que « toutes les précaution­s avaient été prises pour assurer la sécurité des touristes qui souhaitent se rendre en Tunisie ». «Ce serait idiot de ma part de dire qu’une destinatio­n est sûre à 100% mais ce que je peux dire, c’est que nous avons pris notre temps pour prendre la décision de préparer notre offre», a-t-il dit à la BBC, selon Reuters. En effet, après l’attentat de Sousse, Londres avait imposé des restrictio­ns aux voyages de ses ressortiss­ants en Tunisie. Les principaux tour-opérateurs européens avaient emboîté le pas aux Anglais. Après plusieurs tractation­s et échanges de visites d’inspection, notamment des services sécuritair­es anglais, le Foreign Office a fini par assouplir sa position l’année dernière et de lever les restrictio­ns au voyage.

Ramzi Rzem, chef de départemen­t Bagage Handling System au sein de TÄV Tunisie, assure que l’aéroport d’Enfidha-Hammamet a fait l’objet de deux inspection­s de la part de deux équipes d’enquêteurs anglais, qui ont confirmé dans leurs rapports la conformité de la sûreté de l’aéroport. En effet, l’aéroport Enfidha-Hammamet offre le niveau 5 de sécurité (le plus élevé dans le domaine selon les recommanda­tions de l’Oaci). Il a indiqué à ce propos que c’est « le seul aéroport tunisien équipé d’un tomographe et d’un étamiseur (détecteur de traces d’explosifs) et qui est doté de 200 caméras de surveillan­ce ». Mais bien que le retour de Thomas Cook se fasse dans un mouvement lent au départ avec uniquement trois vols par semaine, le TO a choisi de ne pas loger ses clients à Sousse. « Ils seront hébergés à Hammametsu­d et à Monastir », indique à ce propos Riadh Bellalouna, représenta­nt de Thomas Cook en Tunisie, chargé du transport. Le souvenir tristement célèbre de l’attentat de Sousse ne semble pas encore faire partie du passé pour les Anglais. Il a par ailleurs révélé qu’à partir du mois de mai, la programmat­ion aérienne passera de trois à sept vols par semaine. Il est à noter qu’en 2015, l’aéroport EnfidhaHam­mamet, avait traité plus de 100.000 touristes anglais. Après trois d’années d’absence, les opérateurs estiment atteindre 50.000 touristes anglais sur Enfidha-Hammamet. Mais croisons les doigts et formons le voeu que le retour de Thomas Cook en Tunisie exhorte les autres TO européens à y revenir aussi.

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