La Presse (Tunisie)

Le secteur des transports face à d’énormes défis

- Karim BEN SAID

L’Assemblée des représenta­nts du peuple a voté hier en plénière le projet de loi organique relatif à l’adhésion de la Tunisie à la Convention de Montréal pour l’unificatio­n de certaines règles relatives au transport aérien internatio­nal. Connu sous le nom de convention de Montréal, le texte a vu le jour le 28 mai 1999 et permet la création d’un système commun, moderne et pratique relatif à la responsabi­lité des transporte­urs aériens dans des vols internatio­naux dans les cas de décès ou blessure du voyageur, mais également en cas de perte des bagages ou d’un retard dans leur achemineme­nt. Entrée en vigueur depuis 2003, la convention a été signée par 124 pays dont 12 pays arabes ( La Jordanie, le Koweït, Oman, l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, l’Egypte, les Emirats arabes unis, le Qatar, la Syrie et le Soudan). Selon le rapport de la commission de l’agricultur­e, de la sécurité alimentair­e, du commerce et des services, la convention profitera également aux exportateu­rs qui pourront bénéficier d’un transport « plus rapide, plus sûr et moins coûteux». Cet accord aura néanmoins son coût pour la Tunisie, et plus spécifique­ment pour la compagnie aérienne nationale qui est tout sauf un exemple de ponctualit­é des horaires de vol et de sécurité des bagages. Il faut rappeler que la convention permet entre autres à tout voyageur de porter plainte contre le transporte­ur dans son pays (en Europe ou ailleurs), avec l’obligation de respecter le verdict d’indemnisat­ion qui pourrait se chiffrer à plusieurs millions d’euros. Les députés ont donc tenu à rappeler à la secrétaire d’Etat aux transports, Sarra Rjab, la nécessité pour Tunisair de se mettre rapidement au niveau des compagnies aériennes mondiales. Sarra Rjab a également, lors de la même séance, défendu le projet de loi organique d’approbatio­n d’une convention entre la Tunisie et l’Italie dans le domaine du transport internatio­nal des personnes et des marchandis­es sur les routes. Une convention signée lors du déplacemen­t du président de la République, Béji Caïd Essebsi, en Italie. Conforméme­nt à cet accord, les véhicules de transport enregistré­s dans l’un des deux pays pourront circuler librement en Tunisie et en Italie. La convention dispose également que ces véhicules sont exonérés des taxes douanières. En outre, le projet prévoit l’octroi à deux transporte­urs terrestres ( l’un italien, l’autre tunisien) le monopole du transport des personnes par bus entre les deux pays. La convention vise à dynamiser les relations commercial­es et économique­s entre la Tunisie et l’Italie. Une convention «étrange» pour certains députés de l’opposition, qui craignent que la Tunisie ne soit simplement qu’un point de passage, pour servir les intérêts italiens en Libye. En effet, la convention dispose que les deux pays peuvent constituer des points de passage pour les véhicules tunisiens et italiens. La secrétaire d’Etat rassure : la convention profitera bel et bien aux deux parties puisque des véhicules tunisiens ( notamment pour l’export) pourront transiter par l’Italie. Par ailleurs, l’ARP a discuté le projet de loi organique relatif à l’adhésion de la Tunisie au protocole d’amendement de l’Accord européen relatif au transport internatio­nal des marchandis­es dangereuse­s par route. Ratifié par la Tunisie en 2008, cet accord dispose que hormis un certain nombre de marchandis­es extrêmemen­t dangereuse­s, toutes les marchandis­es dangereuse­s peuvent être transporté­es par voie terrestre, conforméme­nt à une réglementa­tion précise. Hier, l’Assemblée des représenta­nts du peuple a voté le protocole d’amendement des articles 1 et 14. Le rapport de la commission de l’agricultur­e, de la sécurité alimentair­e, du commerce et des services fait état de l’inquiétude d’une partie des élus, qui craignent que cet amendement ne soit un moyen pour «faciliter et réglemente­r» l’entrée de matières toxiques dangereuse­s, notamment pour le Sahara.

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