La Presse (Tunisie)

Chasse aux sorcières

Le juge Hicham Geneina, conseiller d’un ex-prétendant à la présidenti­elle arrêté

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AFP — Le conseiller d’un exprétenda­nt à l’élection présidenti­elle égyptienne exclu par les autorités a été arrêté hier, après avoir évoqué l’existence de documents secrets compromett­ants pour «l’Etat et ses dirigeants», a-t-on appris auprès de son avocat. Hicham Geneina était le conseiller pour les droits de l’Homme du général Sami Anan, ancien chef d’état- major de l’armée égyptienne, lui-même arrêté et exclu en janvier de la course à la présidence après avoir été accusé par les autorités de ne pas «avoir respecté les procédures» et de semer la «division». Le président Abdel Fattah alSissi, qui dirige l’Egypte d’une main de fer depuis 2014, est le seul candidat sérieux à sa propre succession pour cette élection. M. Geneina «a été arrêté (chez lui) et il devrait probableme­nt être présenté au parquet militaire» hier soir, a expliqué à l’AFP son avocat Me Ali Taha qui a dit ne pas détenir d’autres informatio­ns. En 2016, M. Geneina, juge de formation, avait été démis de l’Autorité de contrôle des comptes publics par le président Sissi après avoir chiffré à 60 milliards d’euros le coût de la corruption publique entre 2012 et 2015. Il avait été accusé de «diffusion de fausses informatio­ns». Son arrestatio­n hier intervient au lendemain d’une interview qu’il avait accordée au Huffpost arabe, un site bloqué en Egypte. Dans cet entretien, il explique que des documents portant sur «des événements politiques et des crises que la société égyp- tienne a connue depuis le 25 janvier», 2011 date de la révolution qui a provoqué la chute du président Hosni Moubarak, sont gardés en lieu «sûr» à l’étranger. M. Anan « a une réserve de secrets » , a- t- il déclaré. Des secrets qui, a-t-il dit, pourraient être révélés s’il était exposé à un danger. Après ces déclaratio­ns, le porteparol­e des forces armées s’est fendu d’un communiqué, assurant que toutes les procédures légales seraient prises pour «protéger la sécurité nationale et préserver l’honneur et la dignité (des forces armées)». L’avocat de M. Anan, Me Nasser Amin, qui a annoncé sur Facebook que son client était détenu dans une prison militaire, a toutefois nié l’existence de ces documents.

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