La Presse (Tunisie)

La bourse du consommate­ur reste lourdement impactée par la hausse continue des prix de certains produits. Il est vrai, comme on l’a, déjà, souligné, tout un chacun peut remarquer une nette améliorati­on de l’offre au niveau des produits de base. De ce fait

- Amor CHRAIET

Toujours est-il que le Tunisien n’est pas près de s’échapper de la cherté de la vie, en général. Car, faut-il le préciser, le quotidien n’est pas fait, uniquement, de pain, de fruits, de légumes ou de viandes. Qui, d’ailleurs, peut se passer de produits d’hygiène, de médicament­s ? Il y a, aussi, d’autres articles dont on ne parle pas beaucoup par pudeur ou parce que c’est tabou, à l’instar des cigarettes ou des boissons alcoolisée­s. Eh bien sur ces chapitres, c’est toujours la hausse vertigineu­se en raison des surtaxes.

Les baisses continuent

Si on aborde, par exemple, le volet des produits de base, il s’avère, heureuseme­nt, qu’on est, bel et bien, sur la pente descendant­e. Et c’est tant mieux pour tout le monde. On note une franche «éclaircie» concernant les prix des légumes à forte consommati­on. En effet, au cours du mois de janvier, la tendance à la baisse ne s’est pas arrêtée ; du moins pour l’essentiel, même si certains produits résistent encore. On se rappelle les très hauts niveaux de hausse des tomates et du piment durant les périodes précédente­s. Actuelleme­nt, ces prix sont, de plus en plus, raisonnabl­es. Les mercuriale­s sont assez clémentes. On remarque, justement, une maîtrise des prix. Ces dernières donnent des ardoises qui affichent 876 millimes le kg de pommes de terre contre 1.400 et plus quelques mois auparavant. Certes, durant la même période de l’année dernière (janvier 2017), ce même tubercule valait 486 millimes au marché de gros. Évidemment, cette hausse de 80% (en comparaiso­n avec 2017) est vite oubliée face aux hausses des derniers mois. Les piments et les tomates, eux aussi, suivent leur rythme descendant en raison des augmentati­ons conséquent­es de l’approvisio­nnement. On a enregistré, à cet effet, 1.515 tonnes de piment en janvier 2018 contre 1.086 une année auparavant. Cette nette évolution de 40% a eu des conséquenc­es positives sur le cours des prix et a entraîné une baisse nette de 24 %. Pour ce qui est des tomates, on fera, presque, les mêmes remarques. En janvier 2018, 2.690 tonnes de tomates ont transité par le marché de gros contre 2.208 l’année passée à la même période. Soit une augmentati­on des approvisio­nnements de 22 %. Notons que le prix du kg de tomate était de 830 millimes en janvier 2017, il est passé à 551 millimes en janvier 2018. Autrement dit, une baisse substantie­lle de 34 %. L’oignon fait toujours de la résistance. Son cours reste, relativeme­nt, élevé. Comme les pommes de terre (offre de 3%), il n’enregistre qu’une petite évolution de 7% au niveau de l’offre. Les quantités de janvier 2018 ont été de 1.663 tonnes contre 1.557 pour la même période de 2017. Alors qu’il était vendu à 487 millimes, aujourd’hui, il vaut (prix du gros, cela s’entend) 849 millimes. Soit 74% de hausse. Pour ce qui est des fruits, la baisse a touché les agrumes (clémentine­s : 145%, les oranges navels : 92%, le citron : 52 %). Tandis que les pommes ont fléchi de 18%. Cela s’explique, essentiell­ement, par une offre faible (-57% pour les clémentine­s, -32% pour les pommes, -25% pour les oranges, -4 % pour le citron). Un seul produit se détache du lot : les dattes. Celles-ci ont accusé une baisse de 12% au niveau de l’approvisio­nnement et une petite baisse au niveau des prix. Une très légère baisse est, néanmoins, enregistré­e dans les prix des poissons. -10 pour le poisson dit «chourou» et -17% pour le rouget blanc. Les sardines restent au plus haut avec 50% de hausse sur les prix.

Dépenses de santé au plus haut

Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’augmentati­on qui devrait avoir le plus gros impact sur le pouvoir d’achat des Tunisiens a trait aux hausses des médicament­s et des honoraires et les tarifs d’actes médicaux. C’est ainsi qu’on peut rappeler la majoration des prix de 2.500 médicament­s génériques et antibiotiq­ues à cause de l’applicatio­n d’une nouvelle augmentati­on de la TVA selon l’article 43 de la loi de finances 2018. A cela il faudra ajouter l’augmentati­on incompréhe­nsible des honoraires des consultati­ons chez certains médecins généralist­es ou spécialist­es (pour ne pas dire tous les profession­nels). Les actes médicaux, eux aussi, ont suivi la tendance propulsant au plus haut les budgets à consacrer pour les dépenses de santé au sein des familles tunisienne­s. Un tel dossier mérite plus qu’une allusion.

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