Dialogue de sourds russo-américain
L’ambassadeur syrien à l’ONU Bashar Jaafari a aussi réclamé le respect «de la souveraineté de la Syrie et de son intégrité territoriale»
AFP — Les Etats-Unis et la Russie se sont reproché mutuellement hier l’impasse constatée après sept ans de conflit en Syrie, sur les plans militaire et politique, lors d’une réunion publique du Conseil de sécurité. «Le régime de Bachar el-Assad est devenu une vitrine pour l’Iran et le Hezbollah», a dénoncé l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley. «L’Iran et le Hezbollah ont des plans, ont l’intention de rester en Syrie», a-t-elle estimé.
AFP — Les Etats-Unis et la Russie se sont reproché mutuellement hier l’impasse constatée après sept ans de conflit en Syrie, sur les plans militaire et politique, lors d’une réunion publique du Conseil de sécurité. «Le régime de Bachar el-Assad est devenu une vitrine pour l’Iran et le Hezbollah», a dénoncé l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley. «L’Iran et le Hezbollah ont des plans, ont l’intention de rester en Syrie», a-telle estimé. «Nous n’allons pas arriver à la paix si les combats continuent», a-t-elle ajouté, accusant Moscou de ne pas agir suffisamment auprès du régime syrien pour faire cesser les attaques, y compris «chimiques», contre la population civile. «Le régime d’Assad ne souhaite pas parvenir à la paix» et «il faut que la Russie change d’actions pour le convaincre» d’arriver à une solution à ce conflit, a insisté la diplomate américaine. Certains comportements d’acteurs régionaux et internationaux font craindre «pour la souveraineté de la Syrie», a rétorqué Vassily Nebenzia, son homologue russe. Les Etats-Unis «doivent influencer l’opposition» qu’ils soutiennent «pour qu’elle cesse les combats», a-t-il réclamé, sous le regard fixe de Nikki Haley, les bras croisés. «Les Syriens ont besoin d’un soutien complet» de l’ONU, a ajouté M. Nebenzia, d’une voix ferme et lente, faisant tournoyer son stylo avec les doigts. Les décisions, notamment relatives à la préparation d’une révision constitutionnelle, «doivent être prises par les Syriens sans influence extérieure», a aussi affirmé l’ambassadeur russe. L’ambassadeur syrien à l’ONU Bashar Jaaafari a aussi réclamé le respect «de la souveraineté de la Syrie et de son intégrité territoriale». En début de séance, Staffan de Mistura, émissaire de l’ONU depuis quatre ans pour la Syrie, a appelé à «réduire la tension de manière immédiate», sans toutefois évoquer la demande il y a une semaine d’une trêve humanitaire venue des organisations des Nations unies sur le terrain. Evoquant l’arrivée hier d’un convoi humanitaire dans la Ghouta orientale assiégée par le régime, près de Damas, le premier depuis plusieurs mois, M. de Mistura a souligné qu’elle représentait «moins de 2%» des besoins «des 390.000 personnes toujours bloquées dans des zones assiégées». Egalement en amont de la réunion, François Delattre, ambassadeur français à l’ONU, a mis en garde contre «la possibilité d’un élargissement du conflit. Il doit être pris très au sérieux», a-t-il ajouté, en allusion aux récents heurts entre Israéliens et Iraniens en Syrie. Discutée entre les quinze membres du Conseil, une résolution réclamant un cessez-le-feu immédiat et un accès humanitaire en Syrie devrait être adoptée au plus tôt, a-t-il estimé. Plus de treize millions de personnes, dont près de la moitié d’enfants, ont besoin d’aide humanitaire en Syrie, selon l’ONU.