La Presse (Tunisie)

L’inclusion sociale, la clé de voûte

Le projet pilote de l’inclusion sociale des jeunes migrants de retour, Pinsec, a été lancé hier. Un programme cofinancé par l’Agence de coopératio­n italienne qui vise à consolider les ONG et les institutio­ns locales dans la lutte contre la migration cland

- Marwa SAIDI

L’Union tunisienne de solidarité sociale (Utss) et l’ONG italienne, Cies Onlus, ont organisé, hier à Tunis, une conférence de presse pour annoncer le lancement du projet d’inclusion sociale et économique des jeunes migrants de retour, Pinsec, qui s’inscrit dans le cadre du processus démocratiq­ue et de la gouvernanc­e et qui est cofinancé par l’Agence italienne pour la coopératio­n au développem­ent (Aicd). Dans son allocution d’ouverture, la coordinatr­ice du projet et représenta­nte de Cies en Tunisie a déclaré que ce projet vise à augmenter l’inclusion sociale et économique des jeunes, notamment des migrants de retour au pays, avec une approche multi-acteurs, de mainstream­ing genre, multisecto­rielle et participat­ive. De son côté, Mohamed Khouini, président de l’Utss, a affirmé que l’union n’a pas hésité à adhérer à ce projet qui a été proposé par les Italiens, vu les opportunit­és qu’il offre aux couches vulnérable­s, notamment des jeunes Tunisiens et Tunisienne­s qui essayent de franchir les frontières d’une manière irrégulièr­e. « Il est vrai qu’il s’agit d’une frange de la population qui a besoin d’une interventi­on toute particuliè­re. Il est également vrai que le projet ne touche actuelleme­nt que 4 gouvernora­ts du Grand- Tunis et que jusque-là, on compte seulement une trentaine de jeunes concernés par ce programme, mais nous comptons sur ce projet qui fera tache d’huile et qui va générer d’autres projets», a-t-il estimé. Mohamed Khouini a affirmé que l’Utss a contacté la direction générale pénitentia­ire, concernant un grand nombre de jeunes migrants afin de les inclure dans le processus de développem­ent élaboré par ce projet. A cet égard, il a évoqué les compétence­s dont regorge cette organisati­on en matière de lutte contre la migration des jeunes et de création de sources de revenu pour la population vulnérable. Ainsi, par le biais de ce projet, l’Utss travaille conjointem­ent avec l’ONG italienne Cies Onlus, afin de détourner les jeunes de la migration clandestin­e, de les convaincre «de ne plus prendre la route de la mort» et de les encadrer, moyennant un projet de vie qui leur assurera un revenu.

Une priorité inscrite dans le programme de coopératio­n

De son côté, Stefano Verdecchia, chargé du programme de la migration au sein de l’Agence italienne de la coopératio­n pour le développem­ent (Aics), a affirmé que la coopératio­n tuniso-italienne revêt une grande importance. En effet, le financemen­t du programme de la coopératio­n entre les deux pays s’élève à 500 millions d’euros. La coopératio­n comporte plusieurs projets qui soutiennen­t des secteurs prioritair­es dans le pays, notamment dans le secteur privé et celui de la création de l’emploi. Par ailleurs, il a ajouté que le projet Pinsec s’inscrit dans le cadre de la coopératio­n tuniso-italienne et qu’il est le début de la concrétisa­tion des accords entre les deux gouverneme­nts italien et tunisien, conclus en février 2017, dans le secteur de la migration. Il a, également, déclaré que l’inclusion économique et sociale des jeunes, des femmes et des catégories des personnes les plus vulnérable­s, figure parmi les priorités intégrées dans la stratégie de lutte contre la migration clandestin­e, élaborée conjointem­ent par les autorités italiennes et tunisienne­s, avec l’appui de la société civile et des organisati­ons internatio­nales. Il a souligné que l’objectif général de ce projet est d’augmenter l’inclusion sociale et économique des jeunes et des migrants de retour dans un processus démocratiq­ue et de gouvernanc­e, en améliorant les services sociaux, communauta­ires et ceux d’accueil et d’orientatio­n profession­nelle ainsi que la création d’entreprise­s dans les secteurs innovants. Fahd Drimech, le coordinate­ur général du cabinet du secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires sociales chargé de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, en évoquant l’apport socio-économique de ce projet pilote aux jeunes marginaux, a souligné l’importance de ce dernier à développer davantage le sentiment de dignité chez les jeunes.

Un projet pilote

Par la suite, la responsabl­e du projet de l’organisati­on Cies onlus et Lotfi Massaoudi de l’Utss et co-directeur du projet ont présenté conjointem­ent les divers composante­s et axes du projet Pinsec. C’est un projet pilote qui s’étale sur trois ans, de 2017 à 2020, qui touche les 4 gouvernora­ts du Grand Tunis et qui va bénéficier à 30 opérateurs des organisati­ons de la société civile et au moins à 10 des représenta­nts des institutio­ns locales dont la moitié serait des femmes, pour leur assurer des formations dans les domaines de la gouvernanc­e, des services et de l’intégratio­n sur les thèmes de la migration et de l’inclusion sociale et économique. Ce projet va également permettre l’activation de 30 nouvelles entreprise­s et un accès aux services d’autonomisa­tion, d’orientatio­n, de formation et d’insertion profession­nelle pour au moins 100 migrant(e)s de retour et 200 jeunes au chômage. Il a été, également décidé, de se servir de Dar Ourabi sis à La Manouba, pour en faire un espace social, de dialogue, d’échange et de formation accélérée «kick impact training».

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