La Presse (Tunisie)

Les enseignant­s du secondaire en grève

Ils revendique­nt la classifica­tion de l’enseigneme­nt parmi les métiers pénibles

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Les professeur­s de l’enseigneme­nt secondaire ont décidé d’observer aujourd’hui, jeudi, une grève avec présence sur le lieu de travail, dans tous les collèges et les lycées publics, a annoncé, hier le secrétaire général de la fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire, Lassaâd Yacoubi. Lors d’une conférence de presse tenue hier à Tunis, Yacoubi a affirmé que cette grève intervient pour revendique­r la mise en oeuvre du 10e point de l’accord d’octobre 2011, qui stipule la classifica­tion de l’enseigneme­nt parmi les métiers pénibles, permettant, de la sorte à tout enseignant âgé de 55 ans et ayant une ancienneté de 30 ans de service, de partir à la retraite. Le nombre des enseignant­s décédés depuis octobre dernier s’élève à 112, a-t-il déploré. Cette grève a été décidée, a-t-il encore dit, en guise de protestati­on contre la dégradatio­n de la situation matérielle des enseignant­s et le refus du ministère de l’Education et celui des Affaires de la jeunesse et des sports de la revendicat­ion de l’augmentati­on des primes spécifique­s, outre l’absence de toute volonté de réforme du système éducatif. Le responsabl­e syndical a rappelé que l’incendie survenu dans un foyer à Thala (gouvernora­t de Kasserine) a causé le décès de deux élèves, incitant, dans ce cadre, la présidence du gouverneme­nt, la présidence de la République, l’Assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) et le conseil supérieur de la magistratu­re à ouvrir une enquête indépendan­te, impliquant toutes les parties dont le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem. Yacoubi, qui a qualifié cet incendie de «crime d’Etat», a dénoncé la non-publicatio­n de résultats de l’enquête portant sur l’incendie survenu depuis dix jours, mettant en doute l’enquête menée par le ministère de l’Education qui tente de dissimuler la réalité des faits. Evoquant le sujet de la réforme éducative, le responsabl­e syndical a critiqué l’absence de critères objectifs favorisant la réforme, mettant en cause certains accords conclus par le ministère de l’Education, à savoir l’accord avec le gouverneme­nt français portant sur la formation en langue française de certains enseignant­s , outre la présence d’associatio­ns au sein de certains établissem­ents scolaires sans motif valable. Quelque 480 établissem­ents scolaires nécessiten­t une interventi­on urgente et immédiate, a-t-il souligné, signalant que plus de 70% de ces établissem­ents sont incapables de payer leurs dettes et que plus de 30% des foyers universita­ires et secondaire­s ne disposent pas des conditions nécessaire­s d’hébergemen­t. Yacoubi a critiqué le «manque de sérieux» de la séance de négociatio­n tenue mardi au ministère, dénonçant l’absence de solutions réelles pour la résolution des problèmes des enseignant­s. Selon le responsabl­e syndical, en cas d’absence de solutions adéquates, la commission administra­tive de l’enseigneme­nt secondaire, qui se tiendra dans les deux prochaines semaines, appellera à la tenue d’une commission administra­tive nationale pour l’examen des revendicat­ions des enseignant­s. Yacoubi a dénoncé certaines déclaratio­ns présentées par le ministre de l’Education aux médias, les qualifiant «d’irresponsa­bles». Les professeur­s de l’éducation physique dans les collèges, les lycées et les écoles primaires participer­ont à cette grève.

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