La Presse (Tunisie)

Une rencontre mythologiq­ue !

David contre Goliath, ce n’est pas uniquement de la mythologie, c’est aussi la vie! On doit être David (l’outsider) et on doit battre Goliath (le favori).

- Khaled KHOUINI

De retour au premier plan grâce à une bonne série, le CA aborde le prochain rendez-vous avec confiance. Ses joueurs sont en forme, à l’image des Khelifa, Ayadi, Belaid et Abdi. En plus de cela, la concurrenc­e bat son plein dans les buts avec un tandem CharfiDkhi­li qui alterne. Et l’on peut donc s’attendre à une formation clubiste motivée, collective et poussée par son public face à l’EST. Le derby, c’est le grand format de la saison. La ferveur est exceptionn­elle, l’ambiance autour de l’évènement est incomparab­le. Bertrand Marchand le sait mieux que quiconque pour avoir justement écrit l’histoire des derbys il n’y a pas si longtemps. Il sait qu’un CA, même en mode outsider peut être poussé par cette ambiance. Justement, Marchand décrit les choses simplement: «Si on fait un match en équipe, il y a moyen de faire quelque chose», a expliqué le coach français, persuadé que le coup est jouable. Des ambitions légitimes dans la perspectiv­e d’affronter le rival et leader de la Ligue 1. Néanmoins, les supporters et les joueurs resteront certaineme­nt très prudents dans leurs propos d’avantmatch, les résultats de la dernière décade n’incitant pas vraiment à l’optimisme débordant mais à un optimisme mesuré. Sur ce, il ne faut pas oublier que le CA est sur sa lancée. Il s’est hissé sur le podium et se positionne comme un sérieux concurrent pour les places d’accessit. C’est forcément une bouffée d’oxygène pour un CA qui a enchaîné avec un 4e succès de rang, en attendant le derby de la capitale qui l’opposera au leader lors de la prochaine journée. Oui, le prochain adversaire du CA s’appelle l’EST. Un derby toujours aussi attractif avec tout ce que cela implique comme passion et engouement. Inutile de souligner que si l’équipe clubiste fait bonne figure, les contre-performanc­es de la phase aller lui seront entièremen­t pardonnées. Se dépêcher de réfléchir au moyen de l’emporter. L’écurie «rouge et blanc» ne pense qu’à ça ! Attention à trop mettre la pression tout de même. La pression peut engendrer de la tension car c’est une arme à double tranchant. Si on focalise plus qu’il n’en faut sur le derby, on se tire une balle dans le pied. C’est du déjà vu en football. Ce fut même parfois la moins bonne façon de se mettre dans le match. Certains le savent par expérience. C’est certes un défi de taille. Mais il faut tantôt dépassionn­er les débats.

La fureur de vaincre !

A l’aller, face au «casting de rêve» «sang et or», un CA embryonnai­re a tenu la dragée haute, et aurait pu s’imposer, n’eussent été les erreurs d’appréciati­on du trio arbitral. Oui, cette explicatio­n est de type «mythologiq­ue». Les puristes le reconnaiss­ent sans ambages. En clair, «David contre Goliath», ce n’est pas uniquement de la mythologie, c’est aussi la vie!: «On doit être David (l’outsider) et on doit battre Goliath (le favori)!», lâchent-ils avec insistance. Il faut comprendre par là qu’une équipe avec du caractère et une implicatio­n d’ensemble sans pareil peut y arriver. C’est aussi cette sacro-sainte glorieuse incertitud­e du sport qui peut permettre de rêver d’un doux exploit, dimanche. Car un derby relève souvent de l’irrationne­l. L’inventaire, le passé (récent), les forces en présence, sur le papier, sur le terrain, tout ce que vous voulez, tout est évidemment en faveur de celui qui affiche les meilleures statistiqu­es. Mais, voilà, le derby n’est pas un match comme les autres. Il relève parfois de l’irrationne­l. Ces grands formats, ce sont des coups de tête, des coups de patte inattendus ou des coups de génie même. Même volet plan de jeu, il faut s’adapter à l’adversaire. Le CA, à son tour, ne va certaineme­nt pas se jeter dans la gueule du loup. Non, face au leader, il faut sans doute sacrifier son tem- pérament offensif à outrance et faire preuve de combativit­é dans la conquête du ballon. Un mot au final pour décrire l’atmosphère qui nous attend sur les gradins de Radès. Il faut forcément être deux pour que l’envoûtemen­t agisse. Car le derby, c’est surtout une symphonie bien orchestrée, une valse en deux temps. Il suffit que les supporters d’un camp haussent le ton pour que ceux d’en face provoquent une sorte d’inflation de l’ambiance où le compteur de décibels est au plus haut. C’est là que le concept de la rivalité prend tout son sens. Bref, il faut forcément être deux pour faire le spectacle !

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Fakhri Jaziri et le CA comptent enchaîner face à l’EST

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