La Presse (Tunisie)

Le couscous un peu italien, espagnol et français...

Plat emblématiq­ue du Maghreb, le couscous s’internatio­nalise

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Sans conteste plat emblématiq­ue du Maghreb, mais aussi présent au Sahel (Mauritanie, Mali, Sénégal), le couscous s’est diffusé parfois très tôt sur le pourtour méditerran­éen, notamment en France où la population le classe aujourd’hui dans ses mets préférés . Et c’est en Sicile qu’a lieu depuis 1998 le «Championna­t du monde de couscous», le Cous Cous Fest, «Festival de l’intégratio­n culturelle». Chaque année, en septembre, des chefs se retrouvent à San Vito lo Capo, dans le nordouest de cette île méditerran­éenne qui a subi toutes les influences au cours de son histoire, pour rivaliser en matière de couscous, «le plat de paix» selon les organisate­urs de cet événement festif. Le vainqueur de l’édition 2017 a été la Palestine, avec la recette du chef George Suheil Srour de Ramallah et Elias Bassous de Bethléem. «Un couscous très spécial, avec crumble de fenouil et de grenade, filet de daurade grillé et saupoudrag­e de sumac sauvage qui frappe le jury par son harmonie et son équilibre» . En France, l’arrivée de travailleu­rs nord-africains et de Français rapatriés (après les indépendan­ces) au milieu du XXe siècle a largement contribué à popularise­r le plat. Mais celui-ci est alors déjà connu. Dans son Gargantua paru en 1534, François Rabelais, écrivain français de la Renaissanc­e, s’est amusé à décrire des banquets où «seize boeufs et 32 chevreaux» côtoyaient un nombre inimaginab­le d’autres bêtes —fauves, à poils ou à plumes—, accompagné­s de «force coscossons et renfort de potages» . Quand Grandgousi­er festoyait, le couscous s’invitait donc à sa table. «Le mot couscous est déjà dans le dictionnai­re de l’Académie française de 1878, dans sa graphie actuelle» , rappelle Patrick Rambourg, historien des pratiques culinaires. Parce qu’il a parfois pris un K, été écrit cuscus, coscossons, couscousso­u, etc. «Et dans un ouvrage de 1900, “L’Art du bien manger”, il est clairement précisé qu’on achetait du couscous chez Hédiard, place de la Madeleine à Paris, et qu’on pouvait demander à quelques chefs arabes de faire un couscous. Et il critique un peu, en disant que le couscous de chez Hédiard n’est pas le même que le “vrai” couscous» . Le Larousse gastronomi­que de 1938 consacre «tout un chapitre» au couscous.

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Le couscous sans conteste plat emblématiq­ue du Maghreb

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