Un sommet à deux jugé prématuré par le Sud
Une invitation à venir à Pyongyang de la part du dirigeant nord-coréen avait été formellement transmise au président sud-coréen le 10 février dernier
AFP — Il est trop tôt pour envisager un sommet avec la Corée du Nord en dépit du rapprochement intervenu à l’occasion des Jeux olympiques d’hiver, a estimé hier le président sud-coréen Moon Jae-in. «Il y a de grands espoirs en vue d’un sommet Nord-Sud, mais je crois que c’est un peu précipité», a déclaré le président à des journalistes à Pyeongchang lors d’une visite au centre de presse. «Il y a un proverbe coréen (sur la précipitation) qui dit +rechercher de l’eau chaude près du puits+», a-t-il ajouté. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a développé une offensive diplomatique de son régime isolé, à la faveur des JO d’hiver de Pyeongchang où il a envoyé sa soeur Kim Yo Jong, première membre de la dynastie régnant au Nord à fouler le sol sud-coréen depuis la fin de la guerre de Corée. Kim Yo Jong a formellement transmis samedi 10 février, lors d’une rencontre avec le président sudcoréen Moon Jae-in, une invitation à venir à Pyongyang de la part du dirigeant nord-coréen. La délégation nord-coréenne comprenait également le chef de l’Etat Kim Yong Nam, aux fonctions lar- gement honorifiques et le plus haut dignitaire nord-coréen à s’être jamais rendu au Sud, ainsi que des centaines d’athlètes et pom-pom girls. Selon des analystes, cette offensive de charme vise à perturber les relations entre Séoul et Washington et affaiblir la détermination de la communauté internationale. A la veille de l’ouverture des JO, Pyongyang avait organisé un défilé militaire pour marquer le 70e anniversaire de son armée, le 8 février au lieu du 25 avril, et exhibé ses missiles balistiques intercontinentaux.