«Un patrimoine culturel en péril !»
Le 21 février prochain, le tribunal décidera de la capacité d’Africultures à se redresser…
«Depuis 20 ans, Africultures documente et informe sur les cultures africaines et leurs diasporas. Pionnier sur le web dès les années 1990, Africultures a constitué avec le temps une base de données participative unique, permettant de diffuser et de valoriser à travers le monde la création africaine sous toutes ses formes» . C’est là un passage du communiqué diffusé par l’association qui risque aujourd’hui de disparaître. Ce projet qui a tant apporté à la culture du continent fait face à « deux possibilités : redressement ou liquidation. Pour le redressement, il faudrait un plan qui tienne la route au niveau financier. Nous essayons mais ce n’est pas simple dans ce contexte. Nous n’avons rien à vendre que nos articles ! Sinon, c’est la liquidation. Cela ne nous coupera pas la voix, mais il va falloir repartir à zéro... », nous explique Olivier Barlet, directeur des publications d’Africultures. L’association gère en effet le site et la revue papier Africultures, et le magazine gratuit Afriscope. Depuis sa création, elle a réussi à fédérer un lectorat international, des adhérents et des contributeurs « qui sont autant d’artistes, d’universitaires, de journalistes, de personnalités du monde culturel. Ce sont des milliers de personnes, sur trois continents, qui, en 20 ans, ont laissé leur empreinte au coeur de cet espace» , ajoute notre interlocuteur. Ces plumes, avec d’autres acteurs culturels africains et internationaux, se sont joints à la cause d’Africultures et l’ont massivement soutenue depuis l’annonce de la triste nouvelle. La pétition lancée par l’association a récolté de nombreuses signatures et continue à circuler. Dessus, il est également possible de faire un don au projet en péril. «Dans un contexte où des subventions historiques se tarissent, où les emplois aidés sont supprimés, où notre support média ne jouit pas des aides accordées à la presse, dans un contexte où un soutien de l’Union européenne, pour un projet en préparation depuis plus d’un an, tarde à aboutir : Africultures risque de disparaître» , stipule encore le communiqué. La situation a suscité soutien et indignation de différentes institutions culturelles africaines, dont la fédération africaine de la critique cinématogra- phique, qui a diffusé à son tour un communiqué. « Cet acte non seulement met au chômage des dizaines de personnes à travers le monde et surtout le personnel immédiat en France et en Afrique, mais remet aussi en cause tous les beaux discours autour de l’importance de la culture. Et pourtant, la convention 2005 de l’Unesco qui exige la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles exige des parties signataires une prise en compte et la sauvegarde du patrimoine culturel », précise le texte. A notre tour, nous manifestons tout notre soutien à Africultures dont le sort sera scellé le 21 février. Voici le lien de la pétition : http://africultures.com/soutenir/