La Presse (Tunisie)

Et si on bousculait la hiérarchie…

La tenue du stage réservé uniquement aux gardiens de but est une prise de conscience qu’il y a un problème dans ce poste

- Walid NALOUTI

Les spécialist­es du football vous le diront : une équipe qui veut aller loin dans un tournoi de grande envergure doit avoir un grand gardien de but. Un portier qui rassure. Un vrai gardien du temple. Chez nous, il fut un temps où chaque génération de footballeu­rs enfantait un gardien de but qui marquait son époque. De Sadok Sassi alias «Attouga» à Ali Boumnijel en passant par Mokhtar Naïli et Chokri El Ouaer, que des gardiens de but de légende qui ont écrit en lettres d’or l’histoire du football tunisien. Aujourd’hui, ce n’est malheureus­ement plus le cas. Alors que notre équipe nationale s’est qualifiée au Mondial russe, 12 ans après sa dernière participat­ion à une phase finale d’une Coupe du monde, le sélectionn­eur national semble, à ce jour, hésiter encore lequel choisir pour garder les buts de l’équipe de Tunisie lors du prochain Mondial. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la hiérarchie était bien établie. Aymen Mathlouthi était incontesta­blement le premier gardien de Tunisie avec pour remplaçant­s Moez Ben Chérifia et Rami Jéridi.

Les dommages collatérau­x de la C1 africaine

L’éliminatio­n de l’Espérance de Tunis et de l’Etoile du Sahel en Ligue des champions africaine a eu un impact négatif sur la compétitiv­ité des deux premiers gardiens de la sélection. Si Moez Ben Chérifia a retrouvé son rang de premier gardien de l’EST sous la houlette de Mondher Kebaïer et a repris la compétitio­n depuis, les choses ne sont pas toujours aussi évidentes pour Aymen Mathlouthi qui galère même en championna­t saoudien et on ne compte plus les buts qu’il encaisse. Les choses vont par contre beaucoup mieux pour Rami Jéridi régulier, certes, avec son équipe, mais qui peine à trouver son meilleur niveau. Entre-temps, une nouvelle génération de gardiens de but sont en train de faire leur bout de chemin dans leurs clubs et ils n’ont pas échappé à l’oeil vigilant du sélectionn­eur national. Les Makrem Bdiri, Ali Kalai, Achref Krir et Ali Ayari sont convoqués à partir d’aujourd’hui pour un stage de trois jours. La tenue du stage réservé uniquement aux gardiens de but est une prise de conscience qu’il y a un problème dans ce poste. Exception faite de Krir qui évolue à l’Etoile Sportive du Sahel et Rami Jéridi qui est un habitué de la sélecion, les autres portiers convoqués pour le stage jouent dans des équipes qui n’ont pas fourni de gardiens de but à la sélection nationale ces dernières années. Et si on bousculait la hiérarchie et on donnait leur chance à Kalai, Bdiri ou encore Ayari qui, chaque semaine, se démènent sans relâche et sortent de grands matches avec leurs clubs. Et si, pour une fois, on bousculait les codes. Rappelons que lors de la campagne du Mondial de l’Argentine en 1978, Sadok Sassi avait gardé les bois de la sélection nationale lors des qualificat­ions. Cela n’a pas empêché Abdelmajid Chetali de bousculer les codes en alignant Mokhtar Naili lors des trois matches du premier tour. Et cela a bien marché.

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