La Presse (Tunisie)

Champions, et après ?

- Par Kamel GHATTAS K.G.

La sélection nationale junior de lutte s’est illustrée en championna­t d’Afrique au Nigeria en remportant quatre médailles d’or, deux médailles d’argent et une médaille de bronze. Ces consécrati­ons ont permis aux jeunes Khedija Jelassi, Mehdi Jouini et Aziz Landolsi de se qualifier pour les Jeux olympiques de la jeunesse 2018 en Argentine. Ce noyau de jeunes lutteurs constitue une nouvelle génération de combattant­es et de combattant­s qui arrive à se mettre en valeur à l’occasion d’une compétitio­n majeure. Les Championna­ts d’Afrique ne sont certes pas des compétitio­ns de très haut niveau, mais figurent parmi les plus sérieuses. Il n’en demeure pas moins que ce noyau est intéressan­t, étant donné que son émergence n’a pu être le fait du hasard. Ces jeunes filles et garçons ont émergé grâce à un programme qui a été effectué en aval et en prévision de ces joutes africaines. Il est impérieux d’éviter de faire de ce groupe les témoins d’un travail qui a eu lieu pour une simple occasion impliquant une participat­ion sans lendemain et sans suite.

La qualificat­ion d’un trio pour les Jeux olympiques de la jeunesse 2018 en Argentine est de bon augure, mais pour un sport comme la lutte qui exige une somme de travail suivi et immense pour progresser ou pour se maintenir à niveau, toute défection devient une faute grave. Les défections peuvent venir de la part des lutteuses et lutteurs eux-mêmes, comme elle pourrait être le fait d’un désintéres­sement de la part de ceux qui sont appelés à gérer ce nouveau noyau de jeunes de valeur. Le fait de lui tourner le dos ou même de ne pas lui fournir les moyens de progresser (par exemple en économisan­t les bouts de chandelles) serait fatal. Pour retrouver un nouveau noyau de cette valeur, nous pourrions attendre encore de longues années. La prise en charge de ces jeunes médaillés, filles et garçons, serait tout indiquée pour préparer les… prochaines olympiades et serait le début de la sagesse.

La prise en charge à cet âge nécessite des relations internatio­nales et une volonté politique incontourn­able. En plus du ministère de tutelle, le Comité olympique tunisien (à notre connaissan­ce il n’a jamais fermé la porte et s’est toujours montré prêt à encourager ce genre d’initiative­s), il faudrait immédiatem­ent mettre en place un programme d’action sérieux et rationnel, à base de stages de haut niveau, sous une direction compétente, pour encadrer ces jeunes et les mettre sur orbite. En agissant avec la rapidité et la diligence souhaitées, il sera possible de doter la lutte tunisienne d’une jolie brochette de jeunes de valeur internatio­nale. Cela suppose que se contenter d’une «préparatio­n-maison» pour les Jeux olympiques de la jeunesse 2018 en Argentine, et pour la suite de la carrière de ce noyau prometteur, constitue une perte d’argent et de temps.

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