La Presse (Tunisie)

Réexamen de la loi sur les dispositio­ns communes

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La commission de législatio­n générale à l’Assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), réunie hier au Bardo, a voté pour le réexamen du projet de loi relatif aux dispositio­ns communes entre les instances constituti­onnelles indépendan­tes. La commission a opté pour la convocatio­n des experts et spécialist­es en droit constituti­onnel pour le réexamen de l’article 33 dudit projet de loi. Il concerne la révocation de l’un des membres des instances constituti­onnelles et la reddition de comptes à titre individuel. La commission invitera à ce titre plusieurs spécialist­es à une audition ainsi que le président du Tribunal administra­tif, a annoncé Sameh Bouhaouel, vice-présidente de la commission. Le président du Tribunal administra­tif sera invité en sa qualité de représenta­nt de cette juridictio­n administra­tive et non pas en tant que membre de l’Instance provisoire de contrôle de la constituti­onnalité des projets de loi. La députée Farida Laabidi a, pour sa part, insisté sur la nécessité d’adresser une correspond­ance écrite au président du Tribunal administra­tif, notant qu’il s’était absenté lors de la dernière réunion consacrée à l’examen du recours contre ledit projet de loi. Au cours de la réunion de la commission, présidée par Sameh Bouhaouel, des députés, dont Samia Abbou, ont critiqué la décision d’adopter le rapport, lors de la réunion précédente, par seulement 3 membres présents sans l’audition des experts en la matière. Selon Abbou, le président de la commission doit être équitable dans la répartitio­n du temps de parole des différents députés. « Si nous voulons que les décisions et rapports de ce parlement soient à la hauteur des attentes du peuple, nous devons convoquer des experts qui peuvent nous aider à apporter les amendement­s nécessaire­s», a-t-elle proposé. Pour la députée, il s’agit également d’entamer dans les plus brefs délais l’examen du projet de loi sur la déclaratio­n de patrimoine dont «le pays a fortement besoin». « Je ne vois pas pourquoi on freine l’examen du projet de loi sur la déclaratio­n de patrimoine article par article», a-telle regretté, soulignant que la Tunisie a plus que jamais besoin de l’adoption, en urgence, de ce projet de loi. « Nous devons supprimer l’article 33 conforméme­nt à la décision de l’Instance provisoire de contrôle de la constituti­onnalité des projets de loi», a insisté Nadhir Ben Amou. Selon lui, l’audition des experts n’est qu’une perte de temps. La commission de législatio­n générale avait décidé le 6 février dernier de renvoyer, en plénière, ledit projet de loi ainsi que les amendement­s proposés. La plénière devra trancher la question des amendement­s de certains articles qui on été rejetés par l’Instance provisoire de contrôle de la constituti­on- nalité des projets de loi pour inconstitu­tionnalité. Au cours de la réunion du 6 février, les membres de la commission n’étaient pas parvenus à s’accorder sur une version finale d’amendement de l’article 33 du projet de loi. Trois articles du projet de loi, adopté par le Parlement le 5 juillet 2017, ont été rejetés par l’Instance provisoire de contrôle de la constituti­onnalité des projets de loi suite à un recours présenté par des députés. Selon l’Instance, ces articles ne cadrent pas avec le principe d’indépendan­ce des instances constituti­onnelles. Il s’agit des articles 11, 24 et 33. Ce dernier a été rejeté une première fois, en août 2017, et une seconde fois en novembre 2017. Le projet a de nouveau été soumis à la commission de législatio­n générale qui, à son tour, n’a pu dépasser ce différend et l’a renvoyé en plénière.

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