La Presse (Tunisie)

Visite du président libanais, une première

Le quotidien gouverneme­ntal irakien a titré «Bienvenue général», en raison de la carrière militaire du chef de l’Etat libanais

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AFP — Le chef de l’État libanais, Michel Aoun, est arrivé hier à Bagdad pour une visite officielle de 24 heures, la première dans l’histoire des deux pays, a souligné son homologue irakien Fouad Massoum. Pour marquer l’événement, ce dernier a fêté l’anniversai­re de son hôte âgé de 85 ans avec un gâteau sur lequel figuraient les drapeaux des deux pays. «Nous avons eu des entretiens constructi­fs qui reflètent les liens de fraternité et d’histoire entre nos pays et nos peuples», a dit M. Aoun lors d’une conférence de presse conjointe. «Je profite de cette occasion pour féliciter le peuple irakien pour sa fermeté, sa patience et la force de sa déterminat­ion face à l’adversité, les conditions terribles qu’il a endurées, notamment face au terrorisme», a-t-il ajouté. «Nous avons au Liban la même souffrance à la frontière orientale, et nous avons réussi à l’emporter dans une bataille grandiose à l’automne de l’an dernier», a-t-il souligné faisant allusion à la bataille de l’armée pour chasser le groupe Etat islamique (EI) d’une région libanaise frontalièr­e de la Syrie. Le chef de l’Etat a insisté sur «la nécessité d’efforts conjoints des pays arabes et internatio­naux pour combattre le terrorisme de manière effective et radicale, basée non seulement sur l’éliminatio­n des terroriste­s mais aussi sur la lutte contre les facteurs favorisant l’émergence de cette idéologie». M. Aoun a également fait part à son homologue «des menaces israélienn­es contre son pays, qui se sont intensifié­es dans la période récente, et lui a expliqué la position unifiée et ferme du Liban face à elles». Une vive tension règne entre l’Etat hébreu, la Syrie et le Liban. Récemment l’aviation de Damas a abattu un avion israélien qui bombardait son territoire. Pour sa part Fouad Massoum a assuré à son interlocut­eur qu’après «le changement de régime en Irak, nous avons commencé à chercher un modèle d’équilibre des composante­s (religieuse­s) et nous avons trouvé le modèle libanais». Après la chute du dictateur Saddam Hussein, l’Irak a adopté une nouvelle Constituti­on en 2006 avec pour règle non écrite, comme au Liban, une répartitio­n des pouvoirs en fonction des communauté­s, la présidence étant dévolue à un kurde, le poste de Premier ministre à un chiite et celui de chef du Parlement à un sunnite. Le président Aoun, qui passera la nuit à Bagdad, avant de poursuivre sa route en Arménie, doit rencontrer successive­ment le Premier ministre Haider Al-Abadi ainsi que le président du Parlement Salim al-Joubouri et le vice-président Iyad Allawi. Le pays a été mis en quarantain­e après l’invasion irakienne du Koweit en 1990 et l’embargo internatio­nal qui avait suivi. Amine Gemayel, en tant qu’ancien président de la République libanaise (1982-1988) était venu à Bagdad pour tenter une médiation en 2003 afin d’empêcher l’invasion de l’Irak par une coalition menée par les Etats-Unis. Chrétien maronite, Michel Aoun a visité la cathédrale syriaque catholique Saiyadat al-Najat (NotreDame du Perpétuel secours) de Bagdad, théâtre d’un massacre le 31 octobre 2010 qui avait fait 55 morts. Le 3 novembre 2010, la branche irakienne d’Al-Qaïda qui avait revendiqué l’attaque, avait qualifié les chrétiens irakiens de «cibles légitimes». M. Aoun a assisté à un sermon de l’archevêque syriaque catholique de Bagdad, Ephrem Youssef Abba, qui a remercié le Liban d’accueillir des Irakiens ayant fui leur pays à cause de la guerre et des menaces extrémiste­s. Le quotidien gouverneme­ntal irakien a titré «Bienvenue général», en raison de la carrière militaire du chef de l’Etat libanais.

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Le président libanais Michel Aoun (G) et son homologue irakien Fouad Marsoum, à Bagdad, hier

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