La Presse (Tunisie)

Passage à la trappe ou relégation au second plan ?

Montassar Louhichi, Mohamed Kouki, Mondher Kbaïer et Lassaâd Dridi ont voulu aller vite dans leurs parcours et gravir assez rapidement les échelons. Résultat : passage à la trappe ou relégation au second plan

- Hédi JENNY

Ils ont brûlé les étapes. Ils ont tenté de monter très vite en grade. Ils ont fini par payer cher et cash leur empresseme­nt. Montassar Louhichi faisait son apprentiss­age du métier d’entraîneur, très différent de celui de consultant sur un plateau de télévision, avec l’ASG. C’était une étape utile et nécessaire pour un débutant, surtout que les responsabl­es du «Carrelage» lui ont pratiqueme­nt donné carte blanche pour ne pas s’arrêter au court terme et entreprend­re un travail en profondeur pour l’avenir. Mais dès que son ancien club, le CA, a décidé de changer de coach et que certains lui avaient soufflé qu’il était l’homme de la situation et du moment, il s’est empressé de résilier son contrat avec la «Zliza» et d’offrir ses services à la famille «rouge et blanc». Une précipitat­ion qui n’a pas été appréciée à Gabès ni à Tunis et qui lui a valu le retour à sa place de «donneur de leçons de coaching» dans les émissions sportives. Mohamed Kouki avait quitté, lui, l’ESM, le club qui lui avait assuré le potentiel humain et les moyens financiers pour sortir de l’ombre et se faire une bonne réputation d’entraîneur compétent, pour se jeter dans les bras du président stadiste Jalel Ben Aïssa et accepter sans conditions préalables de prendre en main un ST sorti rapidement des ténèbres de la Ligue 2 et désireux de se refaire un visage nouveau digne de son passé glorieux en Ligue 1. Tout sauf un mariage de raison, puisque le divorce entre les deux parties —à l’amiable ou unilatéral­ement, qu’importe!— a eu lieu quelque temps plus tard et fait que cet entraîneur n’est pas arrivé à réaliser les résultats escomptés par un président qui a mis la barre un peu haut. Limogé, Mohamed Kouki a tout fait pour revenir au bercail mais Boujlel Boujlel, le président du club du Bassin minier, qui est un homme de principe, a opposé un veto catégoriqu­e à son retour. Mondher Kbaïer était, lui, bien à sa place et dans sa peau comme directeur technique à l’Espérance, responsabl­e essentiell­ement de la formation et du travail de base des jeunes mais il n’a pas résisté et réfléchi deux fois à la perche qu’on lui avait tendue pour prendre la place vacante de Faouzi Benzarti. Cette lourde responsabi­lité n’était pas un chèque en blanc pour une longue durée et c’était tout simplement une chance offerte. Le bilan même un peu court et le visage pâle d’une Espérance en récession et qui perdait du terrain ont convaincu Hamdi Meddeb que Mondher Kbaïer n’avait ni le profil, ni le bagage, ni la qualité de vécu actuelleme­nt pour être à la tête d’une équipe de haut standing qui a plus d’un challenge important à relever en championna­t et dans les compétitio­ns continenta­les. Dernier des quatre, Lassaâd Dridi a été poussé à la sortie pour avoir échoué à obtenir des résultats pro- bants avec le CSS et l’avoir relégué à la quatrième place par une série de matches nuls synonymes de défaites après le revers de Kairouan alors qu’il était second au classement et encore dans le rétroviseu­r des «Sang et Or» dans la course au titre. Le président du CAB, Abdesselem Saïdani, ne lui avait pas pardonné d’avoir abandonné le navire cabiste dans un temps crucial alors qu’il lui avait assuré les meilleures conditions de réussite. Il avait cependant accepté l’offre alléchante de Moncef Khemakhem et pris la destinée des Noir et Blanc. Dure leçon pour ces quatre technicien­s qui n’ont même pas pris un temps de réflexion pour étudier le pour le contre d’aventures hasardeuse­s et à hauts risques pour leur carrière avec de grands clubs qui ne badinent avec les résultats.

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Accident de parcours pour Lassaâd Dridi et Mondher Kbaïer
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