Au delà du crédit bancaire
L’une des solutions proposées par un expert en économie est d’ouvrir le capital aux parties tierces et aux employés. Ceux-ci pourraient alors contribuer dans la mesure du possible à financer l’entreprise pour progresser en réalisant son plan de développem
Face au manque de liquidité des banques, les entreprises privées trouvent du mal à financer leurs projets. Pourtant, les entreprises ont un grand besoin de contracter des crédits bonifiés pour pouvoir réaliser leur plan de développement qui consiste notamment à acheter de nouveaux équipements de travail, de la matière première et des intrants. Plusieurs chefs d’entreprise nous ont déclaré qu’ils trouvent des difficultés réelles pour accéder à un financement bancaire, ces derniers temps. Certaines entreprises sont intéressées par l’extension de leurs unités afin de produire plus et d’élargir le champ des exportations. De telles extensions ont des impacts positifs sur le marché du travail dans la mesure où, généralement, elles sont suivies de nouveaux recrutements dans les diverses spécialités. Mais ces financements ne sont pas toujours disponibles et les banques prennent des mesures prudentielles pour éviter le non-remboursement des crédits. Les banques effectuent une étude minutieuse pour s’assurer que le projet à réaliser est vraiment rentable et ne souffre d’aucune défaillance. Cette deuxième étude est élaborée suite à l’étude par le chef d’entreprise qui fait appel souvent à un bureau d’étude spécialisé dans les affaires. L’entrepreneur est toujours à la recherche d’un crédit avantageux avec un délai de remboursement sur plusieurs années, un taux d’intérêt bas et quelques années de grâce. Ces avantages se font de plus en plus rares. Même les lignes de crédit mis en place par les organismes étrangers ne sont plus nombreuses. Il fut un temps où plusieurs pays offraient ce type de financement pour l’encouragement de la création des petites et moyennes entreprises. Même si ces lignes de crédit n’étaient pas toujours utilisées à fond, elles ont permis, quand même, de créer des entreprises dans différents secteurs reparties dans toutes les régions ou presque.
Chercher de nouvelles sources
Que faire face à cette situation difficile pour financer ces entreprises ? Le choix n’est pas large en l’absence de fonds propres du chef de l’entreprise. Cependant, la Bourse demeure une solution pertinente mais souvent ignorée par plus d’un promoteur pour diverses raisons. L’une de ces raisons concerne la méconnaissance des procédures à faire pour bénéficier d’un financement de la Bourse. L’entreprise en question peut accéder au marché boursier en ouvrant son capital aux actionnaires tout en bénéficiant d’un financement pour pouvoir réaliser les projets programmés. Un intermédiaire en Bourse peut accompagner le chef d’entreprise et le guider vers la bonne direction pour commencer, étape par étape, à se familiariser avec le monde de la Bourse qui présente des avantages sûrs. De nombreuses PME ont tenté leur expériences dans cette institution financière et pu réaliser des résultats probants. Il serait utile que d’autres entreprises suivent leur exemple. La transparence des informations de l’entreprise est une condition essentielle dans la réussite de l’expérience. Le chef d’entreprise est, en effet, tenu de présenter des données fiables et actualisées régulièrement lors de la présentation de son entreprise pour que les actionnaires puissent apprécier les performances de l’entreprise et acceptent de placer des fonds dans le capital sous forme d’actions. L’autre solution proposée par un expert en économie est d’ouvrir le capital aux parties tierces et aux employés. Ceux-ci pourraient alors contribuer dans la mesure du possible à financer l’entreprise pour progresser en réalisant son plan de développement. Les actionnaires peuvent recevoir, en fin d’exercice, leurs dividendes dont le montant est fluctuant selon le chiffre d’affaires réalisé.
Difficultés de remboursement
Certains chefs d’agences bancaires de la place soulignent, chiffres à l’appui, que de nombreux promoteurs, qui ont contracté des crédits par le passé, n’ont pas pu honorer leur engagement envers la banque. Malgré l’intervention du médiateur bancaire, certaines situations n’ont pas pu trouver une issue à l’amiable. D’où la décision de la banque de porter l’affaire au tribunal pour pouvoir récupérer le montant de crédit accordé. Suite au jugement de la justice, on procède à la vente des effets mobiliers et immobiliers de l’entreprise pour pouvoir payer la banque. Dans certains cas, l’entreprise fait faillite et n’arrive pas à rembourser. Les employés sont alors licenciés en attendant peut-être la réouverture de l’entreprise ou l’intégration dans une autre. C’est dire l’importance du finance- ment dans la survie de l’entreprise. La difficulté de remboursement est due à plusieurs facteurs comme la régression des ventes sur le marché local et à l’étranger. La récession porte un coup dur à l’entreprise qui est toujours appelée à innover et améliorer la qualité de ses produits en se conformant aux normes internationales et en répondant aux exigences et aux tendances des consommateurs. Le coût de fabrication en accroissement constant — dû à la révision à la hausse du prix des matières premières et des produits semifinis — est également à l’origine des difficultés rencontrées par l’entreprise en défaut de paiement. Aucune banque ne veut octroyer un crédit à une entreprise qui souffre de difficultés. Les sociétés d’investissement de capital risque sont choisies par certains investisseurs pour obtenir un financement sous certaines conditions. Ces financements concernent souvent les projets nouveaux ou ceux qui présentent un certain risque lors de leur entrée en activité. Un accompagnement est toujours utile pour guider l’entreprise vers la bonne direction lors de la réalisation de son projet.
Stimuler les activités économiques
Pour stimuler les activités économiques dans les régions, réduire le taux du chômage et améliorer la production qualitativement et quantitativement — pour exporter plus — il est nécessaire de fournir les financements nécessaires aussi bien pour les nouveaux promoteurs que pour les entreprises déjà fonctionnelles. Les conseils de l’investissement implantés récemment dans les régions visent, d’ailleurs, à aider les entrepreneurs et aux porteurs d’idées de réaliser leurs projets en toute quiétude. C’est une action difficile qui exige la mobilisation des bailleurs de fonds. L’Etat se porte garant des projets à réaliser à condition qu’ils soient bien étudiés et rentables. De nouveaux fonds devraient être injectés aux banques pour qu’elles puissent assumer leur mission en matière de financement de l’économie et particulièrement des entreprises du secteur privé. C’est un défi majeur qui se présente à l’Etat au cours de la prochaine période dans une période caractérisée par un manque de liquidités même si la Banque centrale de Tunisie injecte régulièrement des fonds pour améliorer les avoirs des banques. L’implication des investisseurs étrangers dans des projets tunisiens constitue une autre solution pour consolider le capital de l’entreprise. Plusieurs hommes d’affaires européens et des pays du Golfe sont, en effet, intéressés par l’investissement en Tunisie dans divers secteurs comme celui du tourisme, des loisirs, de l’industrie et des services. Il faut prospecter le marché des capitaux au niveau international pour exploite les opportunités qui se présentent. Un programme de prospection des capitaux devrait être mis en place par les autorités publiques avec la participation du secteur privé en vue de trouver les fonds nécessaires destinés exclusivement à financer des projets du secteur privé, recommande un expert économique. Plusieurs pays de par le monde ont entamé la réalisation d’un tel programme et ont réussi à attirer les capitaux étrangers même si l’environnement international est actuellement restrictif.