Impliquer davantage la société civile
Face aux défis croissants et impérieux en matière de rationalisation de l’eau, la société civile doit répondre présent.
Un atelier sur les changements climatiques s’est déroulé récemment au centre culturel «Regards croisés» au Lac 2 de Tunis. Il a été procédé à la lecture, au partage et à la discussion du rapport provisoire de la Troisième communication nationale sur la dynamique autour de l’eau, en concertation avec le ministère de l’Environnement et la contribution d’une vingtaine d’acteurs de la société civile et experts. Dans une déclaration à La Presse, Mme Samia Zayeni, Présidente du projet sur la dynamique autour de l’eau, résume les enjeux de cette problématique: «A partir de l’étude de l’impact des changements climatiques sur les ressources en eau, l’agriculture et l’écosystème, un plan d’action a été proposé pour atténuer l’effet de ces changements sur des secteurs vitaux qui sont devenus vulnérables. Il s’agit de trouver des solutions pour pouvoir s’adapter au mieux aux effets des changements climatiques et en réduire l’impact sur l’écosystème, l’agriculture et les ressources en eau» .
La société civile, un acteur central
La société civile est au coeur, aujourd’hui, de la stratégie nationale du changement climatique en Tunisie en suggérant, notamment des recommandations afin de contribuer à préserver les ressources agricoles en eau du pays, à travers des actions associatives. De l’avis d’un expert sur place, les programmes et les mesures des secteurs public, privé et celui de la recherche scientifique doivent être appuyés par la société civile, appelée à jouer un rôle clé dans le suivi du processus d’action et de coordination. «La société civile est également concernée par la question de l’impact des changements climatiques. Or les associations ne sont pas suffisamment impliquées et se trouvent en déphasage par rapport aux plans mis en place par les institutions officielles, ce qui risque de mettre en sourdine l’efficacité de leurs actions et contributions» . Au cours de cet atelier, le cas du Maroc voisin est cité en exemple en matière de poids de la société civile. Mme Zayeni explique les raisons des avancées du royaume chérifien en matière de gestion de l’eau face aux changements climatiques et la désertification. «Le Maroc a réalisé des avancées grâce à une meilleure organisation et la structuration de sa société civile. Les Marocains ont eu la chance d’organiser le COP 22 au moyen d’un financement important. De notre côté, il y a un besoin d’accompagner les processus des changements climatiques. La société civile doit se mettre en place, se renforcer, se rassembler et avancer» .
Pour que la Tunisie suive
Un communiqué de presse de la Dynamique autour de l’eau a résumé les enseignements des différentes sessions. Il faut rappeler qu’un rapport volumineux a été élaboré pour la Troisième communication nationale et sera soumis à la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc). La Tunisie honorera ses engagements relatifs à la communication sur ses politiques et programmes de lutte contre les changements climatiques aussi bien en matière d’atténuation que d’adaptation. Ceci permettra de valoriser les efforts menés et de faciliter l’accès aux mécanismes de financement disponibles au niveau international. Au cours de la dernière session, les objectifs et les recommandations relatifs à l’atténuation des effets des changements climatiques, particulièrement ceux des émissions de gaz à effet de serre ont été cités. Il en est de même pour les stratégies, les programmes et les projets mis en oeuvre ou planifiés en matière de vulnérabilité et d’adaptation, ainsi que les activités réalisées en matière de formation, d’information et de sensibilisation sur les changements climatiques. Les orientations en matière d’adaptation dans le secteur de l’agriculture ont également été examinées et un plan d’action a été proposé en matière de sensibilisation et de communication. La dernière recommandation est d’appuyer mutuellement les acteurs de la société civile et de s’organiser pour mieux se défendre et avoir les financements pour mener à bien les engagements. Le débat soulevé au cours de cet atelier a abouti aux mêmes conclusions en exprimant notamment le besoin de la société civile d’être impliquée davantage dans le processus de mise en oeuvre des plans et des actions destinées à atténuer l’impact des changements climatiques dans divers secteurs.
Mohamed Salem KECHICHE