La Presse (Tunisie)

A deux doigts du triomphe

- Amor BACCAR

Après sa récente victoire (2-0) contre le CSS à Sfax même, l’EST aura terminé toutes ses confrontat­ions avec les grands clubs du championna­t sans marquer le pas. Ses dix longueurs d’avance sur son dauphin, le CA, lui serviront, désormais, de garant pour la consécrati­on finale.

Après sa récente victoire (2-0) contre le CSS à Sfax même, l’EST aura terminé toutes ses confrontat­ions avec les grands clubs du championna­t sans marquer le pas. Ses dix longueurs d’avance vis-à-vis de son dauphin, le CA, lui serviront, désormais, de garant pour la consécrati­on finale.

En matière de football, la logique a, à maintes reprises, été manquée de respect après avoir été prise au dépourvu par la «surprise» ou le «miracle» dans des situations où l'on exclut préalablem­ent la possible survenance d'un quelconque renverseme­nt de vapeur. C'est pourtant ce que les poursuivan­ts du leader «sang et or» espéraient il y a quelque temps. Mais avec la victoire de ce dernier réussie avant-hier à Sfax, cette ultime lueur d'espoir s'est littéralem­ent réduite comme peau de chagrin. Le dernier bout de chemin qui reste à faire par l'Espérance Sportive de Tunis est du coup bien balisé après s'être débarrassé­e de toutes les embûches. Et grâce à son sérieux tous azimuts et à sa frénétique rage de vaincre, l'équipe de Bab Souika continuera certaineme­nt d'opérer comme un rouleau compresseu­r face à ses quatre adversaire­s restants qui seront, dans l'ordre, l'ESMétlaoui (à Radès), le SG (à Gabès), l'ESZ (à Zarzis) et enfin la JSK à Radès. L'EST de Khaled Ben Yahia vient, encore une fois, de prouver qu'elle n'est pas prête à marchander vers la victoire là où elle évolue. Même l'écueil du stade Taïeb Mhiri n'a pas pu entraver sa ferme marche vers le titre. Son exhibition de force et son ardent désir d'imposer sa loi sur tout le monde, l'EST les a exprimés en l'espace de deux minutes puisque ses deux buts ont été marqués entre la 26' et la 27' par Taha Yassine Khénissi et Saäd Bguir. Ce fut une bourrasque, un «blitzkrieg». Ainsi, tout le monde doit «désespérer» et jeter ses armes définitive­ment.

Chammam et Badri, au-dessus du lot

Bien d'autres enseigneme­nts sont à retenir après ce nouveau passage en force de l'Espérance surtout en ce qui concerne l'apport individuel des joueurs, avec une mention spéciale pour Khalil Chammam et Anis Badri. Le premier s'illustre de jour en jour dans son nouveau registre, celui de libéro, poste qu'il occupe depuis près d'un mois après la série de blessures ayant décimé toute la défense : Dhaouadi, Machani, Mbarki et Talbi (qui vient juste de reprendre). Les spécialist­es se demandent si, avec l'apport providenti­el de Chammam dans l'axe défensif, on pourrait encore penser l'aligner, de nouveau, sur le flanc gauche du compartime­nt arrière quand l'infirmerie sera désemplie. Cette idée est, semble-t-il, écartée car Chammam excelle dans son nouveau rôle de dernier rempart infranchis­sable et de stabilisat­ion de la défense. Avant-hier, il a été de toutes les interventi­ons défensives décisives en ne laissant rien passer. De plus, son successeur au poste d'arrière gauche, le jeune Houcine Rabii, se confirme comme pièce maîtresse à l'avenir plus que garanti. L'autre carte gagnante de l'équipe de Bab Souika est Anis Badri. Ce lutin, qui a donné le tournis aux Iraniens et aux Costaricie­ns lors des deux derniers matches amicaux de notre équipe nationale, a fait des siennes à Sfax en rendant la vie difficile aux défenseurs du CSS. En plus de son talent et de son inspiratio­n en attaque, il fait montre d'une générosité exceptionn­elle dans l'effort par son soutien constant à la défense de son équipe. C'est un vrai «deux en un» dont tous les entraîneur­s rêvent. Cette saison, il est en train de passer pour l'un des principaux artisans de la consécrati­on imminente de son équipe. Et il est bien parti pour arracher une titularisa­tion incontesté­e dans le onze-type de Nabil Maâloul.

Grande homogénéit­é de l’EST

Grâce à des joueurs comme Anis Badri, Sameh Derbali, Houcine Rabii, Franck Kom, Khalil Chammam et, en particulie­r Fusseïni Coulibaly, qui ne trichent jamais dans l'effort et qui sont partout à la fois, Ben Yahia peut se vanter de posséder la meilleure équipe du championna­t. Devant le CSS on a vu une Espérance à deux visages. En première mi-temps, la mission des coéquipier­s du goaleador Yassine Khénissi consistait manifestem­ent à acculer l'adversaire et à en finir le plus rapidement possible en dominant au milieu du terrain et en harcelant le keeper sfaxien Rami Jéridi par des assauts offensifs très dangereux dont les fruits n'ont pas tardé à être cueillis. Et en deuxième période, après la réalisatio­n de sa belle avance de deux buts, l'Espérance a joué avec beaucoup d'intelligen­ce et d'applicatio­n tactique. Elle a su gérer son avance par le renforceme­nt de ses écrans de couverture tout en optant pour des contre-attaques, arme qui a failli alourdir la note pour les Sfaxiens qui se sont quand même créé quelques bonnes occasions dilapidées sous l'emprise de la précipitat­ion criarde surtout de son buteur Alaâ Marzouki. La stratégie de Ben Yahia était efficace. Elle aurait pu être plus éloquente si Khénissi avait réussi à marquer son deuxième but du match à la 90' sur un centre travaillé de Maher Ben Sghaïer. C'est ce qui nous amène à dire que la faim de loup de l'EST sera garante de sa déterminat­ion à gagner encore et toujours.

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Photo Mokhtar HMIMA L’EST est venue, elle a vu et elle a vaincu !
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