La Presse (Tunisie)

Le dinar tunisien reste surévalué

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Le dinar tunisien doit encore être déprécié, cette année, si la Tunisie veut relancer ses exportatio­ns et relancer son économie, secouée par les bouleverse­ments politiques depuis la révolution de 2011, estime le chef de mission du FMI en Tunisie, Bjorn Rother, selon un article publié, hier, sur le site Bloomberg. Rother n’a toutefois pas voulu être alarmiste en déclarant à Bloomberg que l’institutio­n internatio­nale n’a pas besoin de voir un ajustement brutal du dinar et que le pays n’est pas loin de l’équilibre. Il considère que le dinar est surestimé de 10 à 20%.

Le dinar tunisien doit encore être déprécié, cette année, si la Tunisie veut relancer ses exportatio­ns et relancer son économie, secouée par les bouleverse­ments politiques depuis la révolution de 2011, estime le chef de mission du FMI en Tunisie, Bjorn Rother, selon un article publié, hier, sur le site Bloomberg. Rother n’a toutefois pas voulu être alarmiste en déclarant à Bloomberg que l’institutio­n internatio­nale n’a pas besoin de voir un ajustement brutal du dinar et que le pays n’est pas loin de l’équilibre. Il considère que le dinar est surestimé de 10 à 20%. Pour l’auteur de l’article, les prévisions selon lesquelles la Tunisie se dirige vers une forte dépréciati­on de la monnaie ont augmenté au cours des derniers mois, les réserves de change ayant rapidement diminué pour atteindre 4,6 milliards de dollars le lundi 2 avril, soit assez pour couvrir seulement 78 jours d’importatio­n. Le chef de mission du FMI a évoqué, dans l’article de Bloomberg, la baisse des réserves en devises, la qualifiant de «temporaire», déclarant que «les faibles réserves découragen­t l’investisse­ment mais ne signalent pas une crise monétaire imminente». Toutefois, le gouverneur de la BCT, Marouane El Abassi, a lui-même, reconnu dans une déclaratio­n faite au mois de mars 2018, qu’une forte dépréciati­on risque d’alimenter l’inflation et les protestati­ons sociales dans un pays qui compte huit gouverneme­nts depuis la révolution de 2011. Rother a aussi indiqué que la balance commercial­e de la Tunisie commençait à s’améliorer, permettant au pays d’aller progressiv­ement vers la dépréciati­on de la monnaie. Le dinar a baissé de 19% par rapport à l’euro l’année dernière. Le déficit commercial a diminué de près d’un quart en janvier et en février par rapport à la même période l’an dernier, alors que les exportatio­ns ayant augmenté de 43%. «Si vous voulez attirer des investisse­ments et si vous voulez développer vos exportatio­ns, vous devez être compétitif dans l’économie mondiale», a déclaré M. Rother. «Et le moyen le plus simple d’y parvenir est de s’appuyer sur un taux de change réel compétitif.»

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