La Presse (Tunisie)

L’armée du régime se tourne vers le camp de Yarmouk

L’expulsion du groupe EI — dont c’est le dernier réduit — de cette zone permettrai­t au régime de contrôler l’ensemble de la capitale et de ses environs pour la première fois depuis 2012

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AFP — Le régime syrien déploie des renforts autour du dernier réduit du groupe Etat islamique (EI) dans le sud de Damas en vue d’une opération militaire lui permettant d’étendre son contrôle à l’ensemble de la capitale, selon une ONG. Depuis 2015, l’EI contrôle la majeure partie du camp palestinie­n de Yarmouk, ainsi que certains secteurs des quartiers Hajar al-Aswad et Tadamon. Le mois dernier, l’organisati­on jihadiste s’est emparée du quartier voisin de Qadam, profitant de l’implicatio­n massive du régime dans la bataille de la Ghouta orientale pour étendre sa présence dans cette dernière poche du sud de la capitale. «Les renforts militaires, incluant des combattant­s palestinie­ns alliés du régime, se poursuiven­t depuis dimanche autour de cette zone, en prélude à une opération visant à mettre fin à l’EI dans la capitale», a indiqué hier le directeur de l’Observatoi­re syrien des droits de l’Homme (Osdh), Rami Abdel Rahmane. «Les combattant­s palestinie­ns seront à l’avant-garde de toute attaque militaire contre le camp de Yarmouk», a ajouté M. Abdel Rahmane. L’expulsion du groupe jihadiste de cette zone permettrai­t au régime de contrôler l’ensemble de la capitale et de ses environs pour la première fois depuis 2012. Selon le journal prorégime AlWatan, «les mouvements actuels révèlent une préparatio­n» pour une opération militaire pour en finir avec l’EI dans la capitale. Yarmouk est le plus grand camp palestinie­n en Syrie. Avant le début du conflit, il abritait quelque 160 000 personnes, y compris des Syriens. Aujourd’hui, seuls quelques milliers de réfugiés y vivent encore. En 2012, le camp a fait l’objet de violentes batailles entre les factions de l’opposition et les forces du régime ayant divisé les Palestinie­ns en deux bords. Les combats ont conduit à un exode massif, dont les images ont fait le tour du monde, avant que le régime n’impose un siège implacable au camp. Trois ans plus tard, l’EI a lancé une offensive majeure pour y déloger les factions de l’opposition, contrôlant la majeure partie du camp, tandis que le reste était aux mains du groupe jihadiste Hayat Tahrir Al-Cham, dominée par l’exbranche d’Al Qaïda. Ce dernier s’est retiré de cette poche dans le cadre des récents accords d’évacuation dans la Ghouta orientale, négociés par Moscou. L’Osdh estime à plusieurs centaines le nombre de combattant­s de l’EI retranchés dans le sud de Damas. Après une vaste offensive militaire du régime lancée le 18 février, les trois groupes rebelles qui contrôlaie­nt la Ghouta orientale ont été contraints d’accepter des accords d’évacuation parrainés par la Russie, allié indéfectib­le du régime syrien. Des évacuation­s de rebelles et de civils sont toujours en cours à Douma, tenue par le groupe Jaich Al-Islam.

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Des combattant­s de l’EI au moment de leur prise de contrôle du camp de réfugiés de Yarmouk

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