La Presse (Tunisie)

Une ONG appelle l’armée à ne pas tirer sur les manifestan­ts

B’Tselem a publié des encarts dans des médias avec comme titre: «Désolé commandant, je ne tire pas»

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AFP — L’ONG israélienn­e de gauche, B’Tselem, a lancé hier une campagne appelant les soldats israéliens à ne pas tirer vers des Palestinie­ns non armés lors de manifestat­ions prévues aujourd’hui à la frontière avec la bande de Gaza. Des appels ont été lancés aux Gazaouis pour participer à la fin des prières à de nouvelles protestati­ons dans cette zone sous haute tension où 18 Palestinie­ns ont été tués et des centaines d’autres blessés par des tirs de soldats israéliens depuis vendredi dernier. Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a prévenu que les Palestinie­ns qui s’approchera­ient de la frontière mettraient «leur vie en danger». B’Tselem a publié des encarts dans des médias avec comme titre: «Désolé commandant, je ne tire pas». «Soldat, les consignes de tirs susceptibl­es de provoquer la mort de civils ne présentant pas de danger pour des vies humaines sont illégales», soutient l’ONG. Cet appel a été dénoncé par le ministre de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, qui a affirmé à la radio militaire avoir demandé au procureur général d’examiner la possibi- lité d’engager des poursuites contre B’Tselem pour «appel à la sédition». «Pour ce qui est des consignes de tirs, les soldats traitent toute activité mettant en danger la sécurité d’Israël comme des opérations terroriste­s», a prévenu le ministre. Le député d’opposition travaillis­te et ancien ministre de la Défense Amir Peretz a également critiqué l’ONG. «Je m’oppose totalement à l’appel de B’Tselem. Il ne fait pas de doute que l’armée a tiré les leçons de ce qui s’est passé la semaine dernière et donné des consignes de tirs en conséquenc­e», a-t-il assuré. Vendredi dernier, des dizaines de milliers de Palestinie­ns ont afflué près de la barrière séparant Israël de Gaza, au premier jour de «la marche du retour». Cette protestati­on, qui doit durer six semaines, vise à réclamer «le droit au retour» de quelque 700.000 Palestinie­ns chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d’Israël en 1948. Cette journée, la plus sanglante depuis la guerre de 2014, a été émaillée d’affronteme­nts avec l’armée israélienn­e ayant coûté la vie à 17 Palestinie­ns, et fait plus de 1.400 blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza.

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