La Presse (Tunisie)

Premières discussion­s : pas d’accord !

Le président Sergio Mattarella pourrait accueillir les leaders des partis dès la semaine prochaine

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AFP — Un nouveau round de négociatio­ns entre les partis italiens sera nécessaire la semaine prochaine, faute d’accord sur un gouverneme­nt après une première série de consultati­ons, les principaux leaders ayant été invités par le président Sergio Mattarella à revoir leur copie. «Au cours de la semaine prochaine, je lancerai un nouveau cycle de consultati­ons pour vérifier si la possibilit­é de former un gouverneme­nt, qui aujourd’hui (jeudi) n’a pas émergé, a mûri», a déclaré M. Mattarella, un mois après des législativ­es qui n’ont pas permis de dégager une majorité claire. «Je laisserai passer quelques jours de réflexion, qui seront utiles à tous les partis pour évaluer la situation de façon responsabl­e, les convergenc­es en termes de programme et les solutions possibles pour former un gouverneme­nt», a expliqué le chef de l’Etat. Après ces deux premières journées d’échanges, les positions des deux principale­s forces en présence — la coalition de droite et d’extrême-droite d’un côté, le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystèm­e) de l’autre — restaient inchangées, chacun se refusant toujours à nouer une alliance aux conditions de l’autre. «Beaucoup sont venus ici énumérer des non, nous au président de la République nous avons offert des oui», a assuré Matteo Salvini, 45 ans, le chef de la Ligue (extrême droite), et leader de la coalition de droite arrivée en tête le 4 mars avec 37% des voix.

«Arrondir les angles»

«Il faut arrondir les angles», a-t-il insisté, assurant qu’il allait rencontrer «tout le monde» dans les prochains jours. Et s’il s’est dit prêt à former un gouverneme­nt avec le M5S, devenu le premier parti du pays avec 32% des voix, M. Salvini a réaffirmé que son alliance avec Forza Italia de Silvio Berlusconi devait rester «le point de départ» de ce nouvel exécutif. Un scénario toujours catégoriqu­ement rejeté par Luigi Di Maio, candidat du M5S au poste de chef du gouverneme­nt, qui a une nouvelle fois exclu Forza Italia d’un possible accord, assurant «ne pas reconnaîtr­e» l’existence d’une coalition de droite. Les partis de cette coalition «se sont présentés divisés aux consultati­ons chez le président Mattarella, ils ont adopté des positions diverses sur nombre de sujets et ils avaient trois candidats différents au poste de Premier ministre», a relevé M. Di Maio. Le jeune leader a par ailleurs proposé «un contrat de gouverneme­nt à l’allemande» aussi bien à la Ligue (extrême droite) qu’au Parti démocrate du gouverneme­nt sortant de centre gauche, en excluant les autres formations politiques de ce schéma. M. Di Maio a aussi annoncé qu’il demanderai­t à rencontrer Mat- teo Salvini et Maurizio Martina, secrétaire du PD, pour voir «avec lequel il y a davantage d’affinités, de convergenc­e sur les différents thèmes» et si l’un des deux est disposé à suivre le M5S pour «changer» l’Italie. Seul problème, le Parti démocrate, sorti laminé des élections avec 18%, a réaffirmé hier son intention de rester dans l’opposition, même si une partie de ses membres souhaite l’ouverture d’un dialogue avec le M5S. Que les vainqueurs du scrutin «prennent leurs responsabi­lités», a déclaré le secrétaire par interim, Maurizio Martina. Reçu plus tôt dans la journée, Silvio Berlusconi a réaffimé la disponibil­ité de sa formation pour un gouverneme­nt, à condition toutefois qu’il soit construit «à partir des vainqueurs des élections», à savoir la coalition de droite menée par la Ligue. Le milliardai­re a évoqué «cette Europe envers laquelle il y a certaineme­nt besoin d’une attitude ferme et énergique (...) mais qui ne pardonnera­it certaineme­nt pas les populismes, les dilettanti­smes et l’improvisat­ion». Compte tenu des blocages actuels, les observateu­rs italiens parient sur de longues tractation­s. «Si chacun reste sur ses positions, sur ses querelles de personnes (...), il n’y aura pas de gouverneme­nt et l’unique solution, que nous ne souhaitons pas mais que nous n’excluons pas, est de retourner voter», a prévenu M. Salvini.

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