La Presse (Tunisie)

Un problème de fond…

- Par Rafik EL HERGUEM

Ce qui s’est passé ces derniers jours au port de Radès a créé une vive polémique entre les hommes d’affaires, importateu­rs ou exportateu­rs, et la Stam qui assure une grande partie de la logistique du chargement et du déchargeme­nt. Qu’est-ce qui se passe au juste ? La grève des agents de la Stam a paralysé le trafic dans un port où les réclamatio­ns sur la qualité des services offerts se font de plus en plus nombreuses. Et comme on l’a dit, les utilisateu­rs dénoncent surtout la lenteur, hors normes, des délais de déchargeme­nt et de chargement des conteneurs. Cela crée des retards dans les délais de réception et de livraison et des pertes énormes, sans oublier le manque à gagner pour des sociétés qui perdent leur clientèle à cause de ces contretemp­s. Et comme le port de Radès est la plaque tournante du secteur du transport maritime tunisien, trouver des solutions en urgence à ces retards insensés au port de Radès est une obligation. Ce port nécessite une restructur­ation et une modernisat­ion pour être compétitif avec les grands ports de la région. A défaut, on va encore perdre du terrain dans le commerce extérieur. La Stam, premier mais pas le seul concerné, doit s’aligner sur deux choses : améliorer sa production et sa productivi­té ( on parle de laisser-aller !) et moderniser le matériel utilisé désuet et qui explique, en bonne partie, la «médiocrité» des services, notamment les grues. C’est un problème de fond pénible que le ministère du Transport et toutes les autres parties intéressée­s doivent résoudre au plus vite. Un port comme Radès doit faire l’objet d’un investisse­ment colossal pour dépasser toutes ces défaillanc­es qui grandissen­t d’un mois à l’autre. Cela est lié, surtout, à une discipline dans la gestion du port de Radès. Les agents de la Stam sont-ils fautifs ? Certains d’entre eux, oui, mais le problème est aussi un problème logistique et budgétaire. L’Ommp, l’Utica, l’Ugtt, la Conect et tous les parties qui sont tenues de passer par le port de Radès, doivent se mettre d’accord sur un programme de rénovation et de modernisat­ion de la logistique qui a atteint ses limites. Des bateaux qui restent en rade plus d’une semaine avant d’accéder (certaines sociétés ne réceptionn­ent pas à temps leurs marchandis­es et causent ainsi un encombreme­nt), c’est quelque chose d’aberrant et de très coûteux. Une privatisat­ion des services de manutentio­n pour suffire à la demande ? Dans l’état actuel des choses, le poids syndical ne va pas laisser passer cette option, qui peut aider à surmonter le malaise des importateu­rs et exportateu­rs.

Des bateaux qui restent en rade plus d’une semaine avant d’accéder (certaines sociétés ne réceptionn­ent pas à temps leurs marchandis­es et causent ainsi un encombreme­nt), c’est quelque chose d’aberrant et de très coûteux. Une privatisat­ion des services de manutentio­n pour suffire à la demande ? Dans l’état actuel des choses, le poids syndical ne va pas laisser passer cette option

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