La Presse (Tunisie)

Une entreprise socialemen­t responsabl­e

La société Promosport repart de plus belle en 2018 grâce à la suppressio­n salutaire de la taxe de 25% sur les gains et bien plus encore pour le bonheur de tous.

- Mohamed Salem KECHICHE

Une hypothétiq­ue perte de terrain dans le marché des paris sportifs en Tunisie de Promosport sitôt évoquée dans nos pages sitôt réfutée. En réplique au dernier article paru au sujet des paris en ligne sur les colonnes de La Presse du mardi 27 mars dernier, l’institutio­n Promosport s’est donné un droit de réponse. Un implacable et pertinent écho qui fait place nette à la justice sociale, fondement de l’Etat. La Presse s’est rendue au siège de Promosport pour s’enquérir des dernières évolutions en matière de jeux et paris dans le paysage sportif tunisien. «Promosport, depuis trente-trois ans au service du sport». Une adresse incontourn­able forcément. C’est au cours de la matinée du vendredi 30 mars 2018 dans le bureau de M. Makram Chouchène, président-directeur général de cette institutio­n située à la Maison des fédération­s, cité olympique, que l’entretien s’est déroulé. Il ne mâche pas ses mots pour contester sur le fond et la forme la légalité des paris sportifs en ligne qui ont une fenêtre virtuelle très étendue en termes de pronostics. Couramment appelés «paris à cote» un nouveau site tunisien jouable en dinars tunisiens pour contourner la fuite des devises suscite l’imbroglio. M. Chouchène s’insurge contre l’état des lieux déplorable du marché des paris sportifs avec la coexistenc­e de paris clandestin­s dits parallèles depuis sept ans. « Un décret-loi qui date de 1960 interdisai­t toute forme de paris en Tunisie en l’absence d’un texte légal qui prévoit le contraire. Ce n’est qu’en 1984 que Promosport avait obtenu une dérogation pour devenir la première et unique société tunisienne habilitée à organiser les paris sportifs». Dès lors, un procès en justice a été intenté par Promosport contre les paris clandestin­s internatio­naux qui n’ont pas droit de cité et contre la société qui a lancé un produit qui n’entre pas dans le registre des paris sportifs, juridiquem­ent parlant. M. Chouchène remet en cause la prétendue légalité du nouveau site de paris en ligne tunisien qui a été invoquée dans l’article objet de la tumulte. Dans la politique d’Etat actuelle et dans le cadre juridique existant, aucune mesure ne permet la pratique des paris sportifs en Tunisie en dehors de Promosport.

Une entreprise solidaire

Les atouts de la société sont innombrabl­es malgré la concurrenc­e déloyale que lui imposent les paris en ligne. M. Chouchène les rappelle à qui veut bien acquiescer : «Historique­ment, le financemen­t de l’Etat était assuré grâce à Promosport en véritable collecteur de fonds pour le budget alloué à la promotion du sport et de la jeunesse. Tandis que le pari sportif responsabl­e dont nous avons fait notre fer de lance n’est pas assuré par les sociétés parallèles qui donnent de surcroît un accès aux mineurs puisque le contrôle est dérisoire et de plus régulé par le circuit informel et non officiel». Le cadre légal n’est pas existant pour ces dernières en dehors de l’activité des paris sportifs. De nombreuses incohérenc­es ont conduit à l’aboutissem­ent d’une plateforme frauduleus­e et illégale. La rigidité du fonctionne­ment des établissem­ents publics et de l’exécution des marchés publics lèse le développem­ent de Promosport avec un cruel manque de célérité. Là où le montage d’un plan ou projet se fait en deux semaines pour le privé, il faut une année entière pour Promosport, ce qui cause un préjudice fonctionne­l et une concurrenc­e déloyale. Les pertes pour la société sont estimées à près de 400.000 MD et que dire pour l’Etat, si ce n’est qu’elles sont colossales et bien supérieure­s. Des atouts malgré les nombreux obstacles lui sont reconnus. Un financemen­t sûr d’une activité responsabl­e et créatrice d’emplois. Un appel d’offres récent sur l’acquisitio­n de machines Novomatic inclut un contrat de maintenanc­e sur sept ans. Un centre de contrôle data center permet de réduire le taux d’interventi­on et la durée passant de trois mois auparavant à trois heures. La sécurité informatiq­ue de la société se classe au troisième rang national grâce à un renouvelle­ment du parc matériel. Les pannes matérielle­s connues en 2015 et 2016 ne sont qu’un lointain souvenir puisque de nouveaux appareils sophistiqu­és et perfection­nés sont entrés dans le marché. On parle d’une acquisitio­n de 550 machines logicielle­s vendues aux différents points de vente demandeurs. La société table sur 2.000 appareils vendus d’ici la fin de l’année 2018 à qui veut bien acquérir le précieux sésame. Cet appareil se vend à 3.500 Dinars et se branche dans n’importe quel commerce demandeur ayant une patente commercial­e. L’appareil est payable avec des facilités, ce «qui encourage les jeunes chômeurs à avoir une activité rémunérée en plus de signatures de convention­s». Si on compte deux employés dans chaque point de vente en moyenne ce sont 4.000 familles tunisienne­s qui tireront profit pour vivre dignement et en toute décence. La société devrait retrouver ses lettres de noblesse dans les années à venir en intégrant de nombreux jeux de grattage, les paris à cote, en ligne à n’en point douter. La recette grimpe avec l’entrée des paris à cote, ce qui va constituer un produit d’appel sur le volet social. Promosport est une société nationale indétrônab­le pour plusieurs raisons : « Il faut la défendre car elle soutient l’Etat en collectant des fonds redistribu­és sur la sphère sociale : 230 milliards sur les sept à huit dernières années ».

Une vitrine du sport tunisien

Cinq jeux sont disponible­s désormais au cours de la semaine. Trois jeux ont été conçus à la loupe pour les parieurs : Promogool, promo 14/9 et promo match. Le jeu phare «promo 13 internatio­nal» qui est le pari mutuel le plus apprécié attire de nombreux parieurs. La dernière grille numéro 44 a généré plus d’une cinquantai­ne de gagnants de cinq mille dinars chacun sur une cagnotte de 266 MD. Le jeu «promo national» qui offre une vitrine du football tunisien est suspendu depuis 2011 à cause de «l’irrégulari­té de la compétitio­n sportive majeure, la LP1 depuis une décennie qui a posé un problème de suivi des résultats en temps nécessaire pour boucler les gains et à cause de nom- breuses annulation­s de rencontres», lance, dépité, notre interlocut­eur. Au niveau de l’attractivi­té de la grille internatio­nale, le concours numéro 43 a fait deux vainqueurs de 93.000 D d’une cagnotte partagée en deux de 186.000 D. Il y a deux mois, trois gagnants d’un montant de 300.000 D chacun ont générés des sommes mirobolant­es. Pour les montants inférieurs à 500 D, la société s’engage à les rétribuer en espèces sonnantes et trébuchant­es prônant ainsi l’équité sociale et défendant le sport tunisien. «Lorsque Promosport est frappée dans ses droits, c’est la recette de l’Etat qui est confisquée et le sport tunisien menacé» . Tout cela est la faute aux paris clandestin­s qui pullulent sur internet ainsi que la société tunisienne nouvelleme­nt créée qui ne respecte pas le cadre juridique du paysage sportif national ni la juridictio­n stricte en la matière pour des jeux interdits selon la loi de 1960. Une réalité encore valable où le monopole de Promosport est vital pour la société tunisienne et le sport national. Un gardefou est indispensa­ble face aux pratiques frauduleus­es en tout genre qui peuvent aller jusqu’à un éventuel blanchimen­t d’argent à travers ces pratiques illicites et déloyales. Promosport n’est pas uniquement une société de loterie ou de paris sportifs. Elle dispose d’un vieux monopole pour être le seul garant de la légalité et de la conformité des procédures en matière de paris sportifs. Le système de cagnotte grâce aux paris mutuels permet aux moins nantis de gagner un gros lot avec leurs petits moyens. Mais une sacrée dose de chance est la clé de voûte de tout succès. Le slogan fièrement affiché sur les dépliants et les imprimés de jeu est le même porteur d‘espoir. Il porte la voix de la cohésion sociale, indispensa­ble pour une société juste et équitable : «On gagne et on fait gagner la nation».

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