La Presse (Tunisie)

Le Snjt s’indigne

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Le Syndicat national des journalist­es tunisiens (Snjt) a condamné, hier, l’enlèvement du fils du journalist­e Mouldi Zouabi, secrétaire général de la section du syndicat dans le nord-ouest et correspond­ant de l’agence TAP à Jendouba. Selon le Snjt, quatre individus en voiture ont enlevé, jeudi soir, le fils de Mouldi Zouabi, 12 ans. Ils ont essayé de le terroriser et l’ont séquestré pendant trois heures. Il a été interrogé sur le travail de son père avant d’être abandonné dans un lieu désert. L’enfant a été contraint de marcher dans l’obscurité avant d’arriver dans un café où il a demandé de l’aide. Le Snjt a exprimé sa totale solidarité avec Mouldi Zouabi et sa famille ainsi que son engagement à assurer le suivi du dossier de cette affaire, estimant que les ravisseurs se sont livrés à un acte criminel grave. Le syndicat a appelé le ministère de l’Intérieur à fournir une protection au journalist­e et à sa famille et exhorté les autorités à tout mettre en oeuvre pour identifier, au plus vite, les auteurs de l’enlèvement. Il a, aussi, appelé les structures concernées à fournir les soins médicaux et l’encadremen­t psychologi­que nécessaire­s à l’enfant enlevé. Dans une déclaratio­n au syn- dicat des journalist­es, Mouldi Zouabi a indiqué que les ravisseurs, deux barbus et deux cagoulés, ont empêché son fils de crier à l’aide et lui ont posé plusieurs questions sur la nature du travail de ses parents, ajoutant qu’ils l’ont menacé de tuer son père en cas de refus de leur dire la vérité. Mouldi Zouabi estime que l’enlèvement pourrait avoir un lien avec le travail qu’il a récemment effectué sur les dossiers de corruption, dont les dossiers de contreband­e de bovins et viandes rouges périmées au Grand Tunis et à Jendouba. Le Centre de Tunis pour la liberté de la presse (Ctlp) a exprimé la crainte que cet incident grave ne soit un avertissem­ent pour Zouabi en raison de son travail, mettant en garde contre de nouvelles pressions sur le journalist­e et les membres de sa famille. Le CTLP a appelé toutes les structures profession­nelles et particuliè­rement les structures judiciaire­s à tout mettre en oeuvre pour identifier les auteurs de l’enlèvement. «L’impunité sert les intérêts des corrompus et pourrait décourager les journalist­es d’ouvrir les dossiers de corruption de crainte de porter atteinte à leur sécurité», souligne le centre.

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