Les avantages des finances islamiques
Une modernisation du secteur bancaire est nécessaire pour assurer l’intégration des finances islamiques. La Tunisie a mis tout en oeuvre pour développer le cadre juridique des banques à travers des lois dont celle n°30 en date de 2013 relative aux chèques
Dans le cadre des travaux de la 43e réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de la Banque islamique pour le développement qui a eu lieu, récemment, à Tunis, une conférence sur le thème «Le rôle des marchés de capitaux islamiques pour la réalisation des objectifs du développement durable» a été organisée en partenariat entre la Banque islamique pour le développement et la Banque centrale de Tunisie (BCT) représentée par son gouverneur, Marouane Abassi, qui a remercié les responsables de la Banque islamique pour le développement et les organisateurs de cette importante manifestation. Il a mis en exergue la place privilégiée des finances islamiques dans le système financier mondial. Les chèques islamiques sont capables de contribuer à réaliser une croissance importante, selon les propos de ce responsable.
Modernisation bancaire
S’agissant de l’expérience tunisienne dans ce domaine, le gouverneur de la BCT a indi- qué que les finances islamiques représentent une solution pour la mobilisation des ressources nécessaires et permettent la finalisation de la transition économique. Il a ajouté que ce type de finances est en mesure de réaliser le développement durable à travers plusieurs projets, comme ceux relatifs à l’enseignement et à la lutte contre la pauvreté. L’orateur a jugé nécessaire la modernisation du secteur bancaire pour assurer l’intégration des finances islamiques rappelant que la Tunisie a tout mis en oeuvre pour développer le cadre juridique des banques à travers des lois dont celle n°30 en date de 2013 relative aux chèques et la loi n°48 de 2016 relative aux banques et établissements financiers. De son côté, Mahmoud Mohieddine, vice- président de la Banque internationale pour le développement, a souligné la nécessité de recourir à un financement efficace surtout au niveau local, précisant que le marché du capital islamique peut être une source de croissance. Ce constat est partagé par le ministre indonésien des Finances qui a confirmé le fait que le capital islamique est en mesure de réaliser le développement durable. L’expérience indonésienne dans ce domaine a été présentée à l‘assistance pour confirmer le fait que les finances islamiques jouent un rôle de premier ordre dans le système financier mondial en respectant certains principes moraux. L’orateur a évoqué la situation des marchés aux capitaux au niveau mondial soulignant que le financement classique n’est pas suffisant pour réaliser la croissance. D’où la nécessité de recourir aux finances islamiques pour des pays islamiques comme l’Indonésie qui a réussi son pari sur ce type de finances. Les chèques sont également une source d’investissements et de financement dans ce pays. Le ministre indonésien a conclu son intervention en recommandant d’établir un partenariat pour avoir une vision commune sur l’avenir et de faire preuve d’entraide entre les pays dans le but d’atteindre les objectifs du développement durable.
Chokri GHARBI