La Presse (Tunisie)

Vigilance constituti­onnelle

L’opposition en appelle à la justice contre ceux qui réclament une modificati­on de la Constituti­on afin d’accorder un mandat supplément­aire à l’actuel président

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AFP — Le chef de l’opposition radicale mauritanie­nne, Mohamed Ould Maouloud, a demandé hier que soient poursuivis en justice les auteurs d’appels à une modificati­on de la Constituti­on qui permettrai­t au président Mohamed Ould Abdel Aziz de briguer un troisième mandat en 2019. Lors d’une conférence de presse, M. Ould Maouloud, président du Forum national pour la démocratie et l’unité, opposition radicale (Fndu), a par ailleurs annoncé l’intention de l’opposition de participer, sous conditions, aux prochaines élections législativ­es et municipale­s, prévues au second semestre. Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2008, M. Ould Abdel Aziz, un ancien général, a été élu en 2009, puis réélu en 2014. Dans un entretien à l’hebdomadai­re Jeune Afrique paru en mars, il a réaffirmé qu’il ne «toucherait pas» à la limitation constituti­onnelle de deux mandats présidenti­els et annoncé qu’il soutiendra­it un candidat à sa succession en 2019. «Nous demandons aux autorités de traduire en justice les auteurs d’appels à un troisième mandat présidenti­el, en violation de la Constituti­on qui l’interdit et verrouille les dispositio­ns en la matière», a déclaré M. Ould Maouloud. «Ces personnes sont connues, placardent quotidienn­ement leurs affiches dans la rue, font leurs déclaratio­ns en public pour réclamer un changement de la Constituti­on qui est inviolable», a ajouté le responsabl­e de l’opposition, dénonçant le « silence complice des autorités». Bien qu’il se soit engagé à maintes reprises à ne pas tenter de modifier la limitation à deux du nombre de mandats présidenti­els, le chef de l’Etat n’est pas parvenu à apaiser les soupçons de l’opposition, alimentés par les déclaratio­ns publiques de ses ministres ou de ses partisans. « Nous exigeons de pouvoir participer à la gestion du processus électoral en cours et nous nous battrons pour cela jusqu’au bout», a averti le président du Fndu, mettant en garde le pouvoir contre la tentation de «dévoyer le déroulemen­t normal du processus et de fausser le jeu démocratiq­ue». Le « comité de suivi » des accords politiques entre la majorité et une partie de l’opposition en 2016, boycotté par le Fndu, a proposé que les élections législativ­es et municipale­s se tiennent en août-septembre. «C’est une chance pour nous de parvenir en Mauritanie à une alternance démocratiq­ue véritable, nous ne nous permettron­s pas de la perdre», a poursuivi M. Ould Maouloud. Dans son entretien à Jeune Afrique, M. Ould Abdel Aziz a exclu d’organiser «un énième dialogue » avec l’opposition dans la perspectiv­e des élections prévues en 2018 et en 2019.

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