La Presse (Tunisie)

Echec des tractation­s

Les analystes tablent sur l’organisati­on d’élections anticipées

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AFP — Les tractation­s sur un nouveau gouverneme­nt tchèque ont échoué hier, relançant le spectre d’élections anticipées, suite au refus du parti social-démocrate Cssd d’entrer en coalition avec le mouvement ANO du milliardai­re populiste Andrej Babis qui fait l’objet de poursuites judiciaire­s pour une fraude présumée. «La présidence du Cssd a décidé à l’unanimité de mettre fin aux négociatio­ns sur une éventuelle coalition avec le mouvement ANO», a déclaré à la presse le vice-président de ce parti, Jiri Zimola. M. Zimola a réitéré le refus du Cssd de participer à un gouverneme­nt au sein duquel figurerait M. Babis, Premier ministre démissionn­aire, en raison de la mise en examen de ce dernier pour une fraude présumée aux subvention­s européenne­s, dans une affaire remontant à 2007-2008. M. Babis rejette ces accusation­s. De son côté, le mouvement de M. Babis accuse le Cssd d’avoir quitté la table de négociatio­ns après avoir exigé en vain le poste de ministre de l’Intérieur. Le mouvement ANO («Oui») de M. Babis détient 78 des 200 sièges au sein de la chambre basse alors que le Cssd n’en compte que quinze. Pour avoir la majorité, les deux partis auraient encore besoin du soutien du parti communiste Kscm qui participer­ait ainsi à la formation d’un gouverneme­nt pour la première fois depuis la chute du régime pro-soviétique en 1989.

Elections anticipées « probables»

«L’organisati­on des élections anticipées représente maintenant le scénario le plus probable», a estimé l’analyste Jiri Pehe, interrogé par l’AFP. Ce scrutin pourrait avoir lieu selon lui en automne. M. Babis dont le mouvement ANO continue à dominer les sondages «est très bien préparé pour les élections anticipées, à la différence d’autres partis qui sont financière­ment épuisés», a ajouté M. Pehe. «La balle est maintenant dans le camp d’Andrej Babis», a estimé M. Zimola. Selon lui, la «porte pourrait être rouverte» à nouveau pour un accord, en cas d’un changement de position de M. Babis. La police reproche à M. Babis, 63 ans, deuxième fortune du pays selon Forbes, d’avoir intentionn­ellement séparé un complexe hôtelier «Nid de Cigogne» de son congloméra­t de sociétés Agrofert, pour pouvoir bénéficier de deux millions d’euros de fonds européens destinés en principe aux petites et moyennes entreprise­s. Le Premier ministre, lui, parle d’une « pseudo- affaire » , affirmant que son mouvement a «fait preuve d’une flexibilit­é et d’une tolérance considérab­les» lors des négociatio­ns avec le Cssd.

Trois tentatives

Désigné Premier ministre en décembre, M. Babis a formé un cabinet minoritair­e comprenant des experts sans étiquette, qui n’a pas obtenu la confiance du Parlement en janvier. Il a formelleme­nt démissionn­é mais reste en place jusqu’à la nomination d’un nouveau gouverneme­nt. Réélu en janvier pour son second mandat de cinq ans, le président Milos Zeman, très favorable à l’action de M. Babis, a demandé à ce dernier de former un nouveau cabinet et a promis de le désigner Premier ministre pour la deuxième fois. La Constituti­on tchèque prévoit jusqu’à trois tentatives de former un gouverneme­nt, les deux premières étant pilotées par le président et la troisième par le chef de la chambre basse, poste occupé actuelleme­nt par un membre d’ANO.

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