La Presse (Tunisie)

Un automobili­ste fonce dans la foule...

On déplore au moins trois morts et 20 blessés graves, indique la police... La thèse de l’action terroriste est privilégié­e par les médias

- Camionnett­e

AFP — Un homme a tué au moins trois personnes hier et blessé de nombreuses autres en fonçant avec un véhicule sur la foule d’une ville allemande, avant de se donner la mort, la police précisant qu’il était trop tôt pour parler d’un attentat. Les faits se sont déroulés vers 15h30 locale (13h30 GMT) dans le centrevill­e de Münster, dans l’ouest du pays, à une heure très fréquentée où les terrasses étaient pleines et les commerces remplis de clients, en cette journée ensoleillé­e. «L’auteur des faits a foncé sur des terrasses de café et de restaurant­s sur une place du centre-ville», a indiqué une porte-parole de la police. Parmi les clients qui s’y trouvaient les autorités locales déplorent au moins «trois morts» et «20 blessés dont six graves», a indiqué sur place un porte-parole de la police, Andreas Bode.

L’auteur des faits, qui conduisait une camionnett­e selon plusieurs médias, s’est suicidé par arme à feu peu de temps après les faits «dans son véhicule», selon les autorités. Le porte-parole de la police a indiqué qu’il était «trop tôt» pour parler d’attentat. Toutefois plusieurs médias allemands, notamment l’édition en ligne du Spiegel, assurent que les autorités allemandes pensent qu’il s’agit d’un attentat. Des images diffusées à la télévision allemande montraient plusieurs véhicules de police et de pompiers stationnés dans le centre de cette ville de plus de 300.000 habitants, située dans l’Etat régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, non loin de la frontière avec les Pays-Bas. Des policiers, dont l’un lourdement armé, étaient stationnés devant des banderoles de sécurité, selon des images de la chaîne n-tv. La police a également appelé sur Twitter les habitants à éviter le centre pittoresqu­e de cette ville fréquenté par de nombreux cyclistes. Le gouverneme­nt allemand a indiqué, via l’une de ses porte-parole, Ulrike Demmer, que ses pensées allaient aux victimes et à leurs proches après «les nouvelles terribles venues de Münster».

Précédent à Berlin

Si l’origine des faits n’est pas encore établie, ils intervienn­ent dans un contexte tendu en Allemagne. Les autorités allemandes sont sur le qui-vive depuis un an et demi en raison de plusieurs attentats islamistes perpétrés ou envisagés dans le pays, notamment celui au camionbéli­er revendiqué par le groupe Etat islamique qui a fait 12 morts en décembre 2016 sur un marché de Noël à Berlin. Son auteur, le Tunisien Anis Amri, avait été tué quelques jours plus tard près de Milan. A la fin du mois de juillet 2017, un demandeur d’asile en passe d’être débouté a tué une personne à coups de couteau dans un supermarch­é et en a blessé six autres, un acte motivé selon la justice par «l’islamisme radical». Et fin octobre, la police allemande a interpellé un Syrien de 19 ans soupçonné de préparer un «grave attentat» à la bombe. Les mouvements islamistes potentiell­ement violents ont connu ces deux dernières années un essor dans le pays. Les services du renseignem­ent intérieur estiment à environ 10.000 le nombre d’islamistes radicaux en Allemagne, dont 1.600 soupçonnés de pouvoir passer à la violence. Outre l’attentat au camionbéli­er, l’EI a aussi revendiqué en 2016 un meurtre à Hambourg (nord), un attentat à la bombe à Ansbach (sud) qui avait fait 15 blessés et tué l’assaillant, ainsi qu’une attaque à la hache dans un train en Bavière (5 blessés). Plusieurs de ces actes ont été commis par des demandeurs d’asile et valent à la chancelièr­e Angela Merkel d’être accusée par ses détracteur­s d’avoir fait peser un risque à son pays en ouvrant la porte à des centaines de milliers de réfugiés en 2015 et 2016. Pour les enquêteurs, aucun des auteurs n’est cependant venu en Europe porteur d’ordres de l’EI, contrairem­ent à certains des assaillant­s du 13 novembre 2015 à Paris. Tous semblent avoir organisé leurs actes seuls. L’Allemagne reste une cible pour des groupes jihadistes, en particulie­r en raison de son engagement au sein de la coalition combattant l’EI en Irak et en Syrie et dans celle déployée en Afghanista­n depuis 2001.

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Des policiers des forces spéciales déployés à Münster (nord-ouest de l’Allemagne), le 7 avril 2018 après qu’une voiture a foncé dans la foule

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