La Presse (Tunisie)

Tout est à revoir…

Les dirigeants signent tellement de mauvaises transactio­ns qu’ils finissent par en payer les frais plus tard. Tout est à revoir.

- R.E.H.

Il ne se passe pas une semaine sans qu’un litige entre un club tunisien et un joueur ou technicien ne fasse polémique. Le CA, l’EST, l’ESS et dernièreme­nt l’OB et le CAB, pénalisés par la Fifa, organe de juridictio­n suprême, en savent quelque chose. Des pénalités effrayante­s et aussi des points retranchés dans le cas de l’OB et du CAB qui ont dû rétrograde­r au classement et perdre beaucoup de terrain. A l’origine de ces litiges et de ces pénalités, un facteur important et récurent : les contrats, qui lient ces joueurs ou entraîneur­s à nos clubs, leur donnent des arguments qui les mettent en position de force plus tard en cas de litige. Il suffit d’un retard même raisonnabl­e dans le versement d’un salaire pour que le joueur ou technicien étranger ou monte au créneau et exerce une pression sur le club. Généraleme­nt, ce sont eux qui exercent plus la pression sur le club que les Tunisiens. Les contrats sont généraleme­nt plus blindés, on ne sait pourquoi. Ceci n’est pas général bien sûr parce que des joueurs tunisiens, tels que ceux ramenés par l’EST (Sassi et Ben Youssef) ou le CA (Touzgar, Nater), sont aussi protégés par des contrats en béton en leur faveur. On a deux cas : ou c’est une mauvaise négociatio­n ou l’agent du joueur ou technicien étranger (de la complaisan­ce avec certains dirigeants) impose des clauses draconienn­es, ou c’est une mauvaise formulatio­n, de bonne foi et souvent de mauvaise foi, du contrat de la part du club. Parfois, des erreurs primitives sont commises qui, en cas de litige, enfoncent nos clubs. Généraleme­nt, les modalités de dédommagem­ent, les montants des salaires et des primes sont faramineux et en plus consolidés par d’autres clauses dans le contrat. Dans ce cas, une question simple se pose : où est le secrétaire général et la commission juridique pour défendre les intérêts des clubs face à des joueurs et technicien­s étrangers qui n’ont pas de sentiments et qui font tout pour gagner le maximum (c’est leur droit) ? C’est un sujet tabou qui, dans plusieurs cas, ne cache pas une incompéten­ce, mais malheureus­ement une complaisan­ce interne qui fait du mal au club.

Le bon sens…

Nos clubs, même les plus riches, se ruent vers des joueurs étrangers et des entraîneur­s payés très cher et acceptent des contrats vagues et mal formulés, et plus tard, ils se lamentent des litiges et des pénalités infligées. A la base, les dirigeants planifient mal leurs besoins et plongent dans les bras des agents qui, on le sait, ne sont pas tous habilités et dignes de confiance. Au lieu de conclure des transactio­ns bon marché conformes aux ressources disponible­s, et au lieu de chercher dans leur cru et de confier ces transactio­ns à des juristes spécialist­es et qui ne vont pas laisser des failles, ils font le contraire. Ce n’est pas la faute à la Fifa qui ne fait pas deux poids deux mesures. Le contrat est la seule référence : une mauvaise clause ou une mauvaise négociatio­n, ce n’est pas un bon argument qui va aider le club plus tard. Les clubs restent les seuls responsabl­es de ces contrats et pas les joueurs et technicien­s étrangers. Un peu de bon sens, d’honnêteté et de prévoyance pour éviter ce qui s’est passé à l’OB ou le CAB.

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