La Presse (Tunisie)

Pour bâtir haut, il faut creuser profond

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Les gloires, telles Tarek Dhiab et Santos Silva, sont les meilleurs souvenirs d’attaquants de feu ou décisifs.

Wahbi Khazri pourra-t-il continuer longtemps à faire la pluie et le beau temps en l’absence d’un avant-centre de classe internatio­nale ? Reposition­né avantcentr­e par ses deux entraîneur­s respectifs en club et en équipé nationale, il brille de mille feux, mais cette nouvelle carte de jeu pose de nouvelles énigmes en attaque sans parler du schéma de jeu. Les deux dernières sorties victorieus­es du team Tunisie contre l’Iran et le Costa-Rica sur la plus petite des marges grâce au brio de Khazri en étant l’unique buteur à deux reprises doivent-il rassurer le public sportif tunisien ou laisser la place à certains doutes dans les choix d’attaque à deux mois du Mondial russe ? Lorsqu’on va être confronté aux deux mastodonte­s anglais et belges, ce sera une autre paire de manches. La Tunisie, qui a une belle carte à jouer vu son classement Fifa (quatorzièm­e au mois d’avril 2018, son record historique) et son niveau de jeu actuel consistant entrevu lors des dernières sorties, doit creuser toutes les voies en attaque. Un compartime­nt où il y a une pléthore d’attaquants de moyen calibre qui se bagarrent une place au soleil du pays des tsars en juin 2018. Rien n’est acquis pour personne en songeant au turnover de Nabil Mâaloul qui brasse large depuis quelques mois.

Une palette de choix

S’il faut compter sur les attaquants actuelleme­nt sélectionn­és pour leur discipline ou leur niveau de performanc­e en club, il faudrait viser bien au-delà et voir plus loin. L’idée n’est pas de contester les choix du sélectionn­eur national, mais d’énumérer la liste poten- tielle d’attaquants qui peuvent décrocher une place au Mondial. La Tunisie n’est pas réputée pour avoir de grands attaquants à la fois buteurs et finisseurs depuis des lustres. Le phénomène n’est pas nouveau, car hormis de grandes vedettes, telles la légende Tarek Dhiab, Santos Silva le plus tunisien des brésiliens ou Adel Sellimi par intermitte­nces, le constat est amer. Pourtant, à l’image du poste de gardien de but où il y a de la concurrenc­e pour le poste de numéro un, celui d’attaquant de pointe ne peut pas être l’apanage du seul Wahbi Khazri. Yoann Touzghar de Sochaux en Ligue 2 française n’est plus rappelé depuis un certain temps. D’autres joueurs semblent ne plus être en odeur de sainteté auprès du public sportif tunisien. Certains n’entrent carrément plus dans les petits papiers du coach national Mâaloul. Ahmed Akaïchi, qui a toujours répondu à l’appel, tout comme Hamdi harbaoui sont actuelleme­nt compétitif­s et marquent des buts assez décisifs. Comme Akaïchi qui a contribué à la qualificat­ion de son équipe d’Al Ittihad Jeddah pour la finale de la Coupe d’Arabie saoudite dimanche 1er avril malgré une saison moyenne. Pour avoir porté honorablem­ent la casaque, ils méritent une seconde chance. Harbaoui qui s’illustre à Zulte Waregem en Belgique devrait avoir une nouvelle chance, lui qui joue au pays des Diables Rouges malgré ses incartades avec l’an- cien sélectionn­eur national. Des noms comme Karim Laribi qui joue à Cesena en Série B italienne ou Sami Allagui en Bundesliga 2 à Saint-Paul marquent les esprits pour scorer malgré le niveau moyen de leurs équipes. Avec seulement Taha Yassine Khénissi, le buteur patenté de l’Espérance de Tunis comme véritable avantcentr­e buteur, le risque est grand de faire un fiasco sur le bilan de buts comptabili­sés face à l’artillerie lourde de la Belgique ou de l’Angleterre qui sont de sérieux outsiders pour le sacre au Mondial russe. Les autres joueurs généraleme­nt sélectionn­és en attaque sont des buteurs secondaire­s.

Mohamed Salem KECHICHE

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