Donner envie d’aller voter !
L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a dévoilé hier à Tunis son plan de communication en prévision des élections municipales, en vue de convaincre les électeurs les plus récalcitrants à aller voter. Faute de temps, l’Isie a choisi de ne pas attendre l’adoption du Code des collectivités locales, et anticiper, de son propre chef, sur les prérogatives qui seront accordées aux 350 municipalités. Alors que certaines associations de la société civile prédisent d’ores et déjà une faible participation des jeunes
L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a dévoilé hier à Tunis son plan de communication en prévision des élections municipales, en vue de convaincre les électeurs les plus récalcitrants à aller voter. Faute de temps, l’Isie a choisi de ne pas attendre l’adoption du Code des collectivités locales, et anticiper, de son propre chef, sur les prérogatives qui seront accordées aux 350 municipalités. Alors que certaines associations de la société civile prédisent d’ores et déjà une faible participation des jeunes
L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a dévoilé hier à Tunis son plan de communication en prévision des élections municipales, en vue de convaincre les électeurs les plus récalcitrants à aller voter. Recruté comme expert en communication auprès de l’Isie, Moëz Ben Messaoud a exposé la stratégie qui sera déployée par l’Instance tout au long de la campagne électorale et jusqu’au jour du scrutin. Pour ces élections municipales qui se dérouleront le 6 mai prochain, rien n’a été laissé au hasard. L’Isie a choisi de ratisser large et de communiquer sur l’ensemble des médias (presse, radios, télévision et Internet). “Nous allons diffuser plusieurs spots dans les médias, notamment sur les radios régionales et associatives, très suivies par le public”, a déclaré Moëz Ben Messaoud.
Spots pédagogiques et jeu incitatif
La communication ira crescendo, au fur et à mesure de l’approche du scrutin. Ainsi, il y aura des spots pédagogiques qui vont essayer d’expliquer aux électeurs l’opération de vote, mais également le fonctionnement et les prérogatives d’un conseil municipal élu. Evidemment, faute de temps, l’Isie a choisi de ne pas attendre l’adoption du Code des collectivités locales, et anticiper, de son propre chef, sur les prérogatives qui seront accordées aux 350 municipalités. Alors que certaines associations de la société civile prédisent d’ores et déjà une faible participation des jeunes, l’Isie joue son va-tout, en misant sur des spots, qualifiés d’émotionnels, par Ben Messaoud. Ces derniers visent à expliquer les enjeux de ces élections et à susciter l’intérêt des électeurs inscrits, et surtout les jeunes. La stratégie de communication de l’Isie se déploie aussi sur la Toile et prendra la forme de “capsules” et d’un jeu incitatif. Les zones de forte affluence seront visées elles aussi par des campagnes d’affichage urbain. Cependant, certains restent sceptiques quant à la capacité de ces spots à persuader les jeunes de l’importance du vote. “Les jeunes aujourd’hui se posent énormément de questions, au premier rang des- quelles : “Qu’est-ce qui va changer si je vote”, et là, je crois qu’il faudra fournir des réponses bien claires”, commente le président de l’association Youth Elect, qui s’attend à ce que, comme d’habitude, les jeunes ne soient pas au rendezvous. Par ailleurs, Yosra Zeddini, de Atide, considère le plan de communication comme “ordinaire et sans innovations”. A ces critiques, le président de l’Isie, Mohamed Tlili Mansri, répond : “Nous ferons bien évidemment ce qu’il faut en matière de sensibilisation et d’incitation au vote, mais ceci n’est pas uniquement notre responsabilité, c’est aussi celui de la société civile, des médias et des partis politiques”. Le président de l’Isie a indiqué que l’objectif majeur est d’atteindre un taux de participation au moins égal à celui des élections précédentes, soit un peu plus de 68%. Pour cette campagne de communication, l’Isie a déboursé 2 millions de dinars. Le budget total alloué à la communication aurait été fixé à 10% de l’ensemble des dépenses. Interpellé sur la question de l’encre électorale, Mansri a déclaré que celui-ci pourrait être fourni gratuitement (en provenance de la Chine), si, toutefois, l’Isie acceptait de débourser 25.000$ (soit à peu près 60 mille dinars), le prix du transport maritime. “Le conseil de l’Isie se réunira prochainement et prendra sa décision”, a-t-il affirmé.