La Presse (Tunisie)

Réformes et société civile…

- Par Jawhar CHATTY

Sur les grandes questions qui engagent l’avenir, le gouverneme­nt opte encore une fois pour une démarche participat­ive. C’est tout à son mérite. A l’initiative du chef du gouverneme­nt, une conférence nationale sur les grandes réformes se tient aujourd’hui à Tunis. La parole sera à cette occasion donnée aux représenta­nts de la société civile, aux experts et universita­ires venus de différents horizons. L’initiative est louable à plus d’un titre. 1.Le pays regorge de compétence­s politiquem­ent non partisanes qu’il est toujours bon et utile de savoir écouter. D’avoir surtout l’humilité de prendre au sérieux leurs analyses et propositio­ns. Parce que, souvent, elles ont, par rapport à la réalité, suffisamme­nt de recul que les gouvernant­s n’ont peut-être toujours pas assez, appelés qu’ils sont à parer au plus urgent. Si ce n’est à jouer les pompiers. Dans cette grande entreprise d’écoute de la société civile, il est à notre sens important de privilégie­r les voix progressis­tes, positives et résolument tournées vers l’avenir. Celles qui se montreront sans doute les plus critiques mais qui auront certaineme­nt le plus à coeur de soutenir le mouvement de réformes et de reconstruc­tion de la Tunisie.

2. L’initiative de s’ouvrir et d’être à l’écoute des acteurs sérieux de la société civile est louable parce qu’elle pourrait présager une réponse au vide politique que nous connaisson­s aujourd’hui. L’alternativ­e, les réponses à l’immobilism­e, à la crise et à la sinistrose actuelle sont peut-être là. La classe politique est divisée. Bien loin de réconcilie­r et penser réforme, elle est plus encline à diviser. L’imminence des élections municipale­s la vide de toute réflexion sérieuse et sincère sur le moyen et long terme, sur le devenir de la Tunisie. Ce n’est guère en son sein qu’il faudra espérer un soutien à la réforme, bien au contraire.

3. Impliquer ainsi aussi activement la société civile dans la définition des grands choix qui engagent l’avenir du pays ne peut à l’évidence pas laisser insensible­s nos partenaire­s stratégiqu­es, l’Union européenne en tête, et les bailleurs de fonds, la Banque mondiale et le FMI essentiell­ement.

Cela étant, il faudrait veiller à tirer vers le haut l’échange entre le gouverneme­nt et la société civile. Se garder surtout de toute instrument­alisation de cette dernière à des fins…politiques.

Dans cette grande entreprise d’écoute de la société civile, il est important de privilégie­r les voix progressis­tes, positives et résolument tournées vers l’avenir. Celles qui se montreront sans doute les plus critiques mais qui auront certaineme­nt le plus à coeur de soutenir le mouvement de réformes et de reconstruc­tion de la Tunisie.

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