La Presse (Tunisie)

Participer, le défi majeur

• Alors que la campagne électorale démarre dans trois jours, la grande interrogat­ion demeure le déplacemen­t des électeurs aux urnes le 6 mai prochain • En attendant, l’Isie fait ce qu’elle peut en vue d’inciter les Tunisiens, notamment les jeunes, à fair

- A.DERMECH

Moins de quatre jours avant le démarrage officiel de la campagne électorale en prévision des élections municipale­s programmée­s pour la journée du dimanche 6 mai 2018, tout le monde se pose la question suivante : et si les électeurs décidaient de bouder massivemen­t ce rendez-vous de manière à vider de son sens cette importante échéance électorale qu’on attend avec impatience ? Encore plus, ceux qui ne cessent de prophétise­r à qui veut les entendre que les élections n’auront pas lieu ne lâchent pas prise et continuent à «militer» selon leurs approches pour convaincre les Tunisiens que les conditions actuelles prévalant dans le pays marquées par une tension de plus en plus vive entre le chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed, et les deux organisati­ons syndicales ouvrière et patronale ne sont pas propices à assurer que les municipale­s seront transparen­tes, démocratiq­ues et intègres. En attendant que les Tunisiens soient éclairés dans les prochains jours sur le sort qui sera réservé à Youssef Chahed et à ses ministres, la société civile se mobilise, sous la conduite de l’Instance supérieure indépendan­te pour les élections (Isie) dans l’objectif de convaincre les Tunisiens, en particulie­r les jeunes, de participer massivemen­t aux élections et apporter un cinglant démenti à ceux qui parient sur la démission annoncée à cor et cri des électeurs «qui ont perdu confiance en les politicien­s postrévolu­tion», comme le soutiennen­t plusieurs observateu­rs appuyés malheureus­ement par les sondages d’opinion promettant un taux de participat­ion insignifia­nt le 6 mai prochain. Du côté de l’Isie, le ton est plutôt à l’optimisme. Adel Brinsi, membre du conseil de l’Instance, chargé de l’informatio­n, confie à La Presse: «de par leur caractère spécifique, les élections municipale­s commandent une stratégie de sensibilis­ation et d’incitation à la participat­ion au vote différente de celles utilisées lors des législativ­es et la présidenti­elle. Cette fois, l’électeur va traiter directemen­t avec les candidats qui aspirent à obtenir sa voix et sa confiance. Il les connaît personnell­ement et peut dialoguer avec eux quotidienn­ement du fait qu’ils appartienn­ent à la même ville, voire vivant dans la même rue. Et contrairem­ent à ce que répandent les sceptiques ou les aigris, nous considéron­s que les jeunes auront un rôle très important à jouer lors de ce rendez-vous électoral. La loi électorale oblige les listes candidates, qu’elles soient partisanes ou indépendan­tes, à réserver une place de choix aux jeunes et nous nous attendons à ce que ces derniers démontrent qu’ils sont conscients de la nécessité d’exploiter à fond l’opportunit­é qui leur est offerte de participer effectivem­ent à la gestion de leur cité». Il ajoute : «Nous avons décidé de lancer une campagne nationale de sensibilis­ation qui cible tous les Tunisiens, notamment les jeunes. Outre la télévision, les radios régionales et les rencontres-débats que l’Isie investira avec les représenta­nts de la société civile dans les régions, nous allons mener une action d’informatio­n sur les réseaux sociaux parce que nous sommes conscients que désormais c’est sur facebook que l’on peut toucher les jeunes et susciter leur attention».

Les partis politiques se préparent

Quant aux partis politiques qui participer­ont aux élections municipale­s, dont en premier lieu Ennahdha et Nida Tounès qui sont les seuls à avoir présenté des listes dans toutes les circonscri­ptions électorale­s, on attend qu’ils révèlent au public leurs programmes ou au moins leurs stratégies de communicat­ion avec les citoyens qu’ils ciblent dans le but d’obtenir leurs voix. D’après les rares informatio­ns distillées par ces mêmes partis, on découvre que les listes en compétitio­n, notamment celles partisanes, auront recours aux procédés traditionn­els: les meetings électoraux basés sur les discours, les manifestes électoraux à caractère régional. Ceux parmi les rares responsabl­es partisans qui acceptent d’éclairer l’opinion publique disent — à l’instar d’Ennahdha — que «ce sont les structures régionales qui décideront du contenu de la campagne électorale des listes candidates de leurs régions». Idem pour Nida Tounès où «chaque liste candidate mènera sa campagne selon sa propre stratégie».

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