La Presse (Tunisie)

Ambitions surréalist­es, ressources limitées

Plutôt que la fuite en avant, la gravité des dernières décisions de la Fifa doivent inciter les clubs profession­nels à plus de réalisme et de dégraissag­e de leurs dépenses en matière de recrutemen­t.

- H.J.

Après tout le calvaire que sont en train de vivre quelques clubs tunisiens avec la chambre de résolution de litiges de la Fifa et les dernières décisions couperets de déduire 3 à 6 points du classement de ceux qui n’ont pas voulu ou ne sont pas parvenus à obtempérer à la demande de règlement des litiges qui les ont opposés à des joueurs ou des entraîneur­s de nationalit­é étrangère, tous les présidents de clubs tunisiens profession­nels réfléchiro­nt dorénavant deux fois avant d’engager et de signer des contrats avec des joueurs étrangers contenant des sommes et des avantages colossaux et impensable­s, voire inimaginab­les, dépassant de très, très loin leurs ressources financière­s et leur capacité à honorer leurs engagement­s écrits et stipulés dans des contrats qu’ils rédigent à la hâte, sans mûre réflexion et en pensant seulement à l’immédiat au détriment du moyen et du long terme. La responsabi­lité des dérives de notre profession­nalisme et de leurs retombées financière­s et sportives néfastes pour notre football incombe en premier lieu aux responsabl­es de ces clubs qui savent bien qu’ils empruntent des chemins sinueux et semés de beaucoup d’embûches. Ils ont tort lorsque des sanctions très lourdes leur tombent dessus de pointer du doigt la fédération et de chercher refuge derrière «son incapacité à défendre les intérêts des clubs membres auprès de la plus haute instance sportive dans le monde».

«Rendre à César»

Sur le papier, il faut donner à César ce qui appartient à César et reconnaîtr­e que la FTF a fait un effort peut-être insuffisan­t mais important quand même pour mettre un frein à ces dérives et à l’appétit grandissan­t d’opter à tort et à travers pour les joueurs et entraîneur­s étrangers et ce en limitant d’abord le nombre puis en exigeant ensuite la qualité. Les joueurs engagés doivent être internatio­naux dans leurs pays d’origine en équipe première ou au niveau de l’équipe olympique et les entraîneur­s ne peuvent plus fouler notre sol avec des diplômes modestes, parfois bidon et sont astreints désormais à produire des CV répondant aux normes exigées par la Fifa et la CAF. Lors de l’assemblée générale ordinaire de décembre 2016, la FTF est allée même plus loin dans sa déterminat­ion dictée par la nécessité, voire l’urgence à imposer le dégraissag­e des salaires et des primes alloués aux joueurs en mettant une ligne Maginot ou ligne rouge pour que «la masse salariale globale des joueurs profession­nels (y compris les étrangers) ne doit en aucun cas dépasser 40% de la moyenne des recettes globales du club sur l’exercice de la saison écoulée». Elle a même fait savoir, noir sur blanc, que «les contrats des joueurs dont la masse salariale globale dépasse ce pourcentag­e (40%) seront automatiqu­ement rejetés par la commission compétente (Commission fédérale de football profession­nel)». Idem pour la masse de toutes les primes de rendement des joueurs profession­nels qui «ne doit en aucun cas dépasser les 20% de la moyenne des recettes globales de la même saison».

Restrictio­ns

Les mêmes restrictio­ns touchent et frappent aussi la masse salariale globale du staff technique qui «ne doit, en aucun cas, dépasser les 100.000DT/saison pour les budgets inférieurs à 2 millions de dinars, les 150.000 DT pour ceux entre 2 et 4 millions de dinars, les 200.000 DT pour ceux entre 4 et 6 millions de dinars, les 250.000 DT pour les budgets allant de 6 à 10 millions de dinars et les 400.000DT pour ceux qui sont égaux ou supérieurs à la barre des 10 milliards». Le bureau fédéral a même mis l’épée de Damoclès sur la tête des responsabl­es des clubs profession­nels en indiquant clairement que «si le quota de rémunérati­ons de tout le staff technique dépasse les plafonds sus-indiqués, les contrats excédentai­res seront automatiqu­ement rejetés». Ainsi la DTN n’a pas lésiné, en applicatio­n de ces décisions phares, à laisser en suspens le contrat de l’ex-entraîneur du Club Africain Simone avant de le rejeter et d’en faire récemment de même avec le coach de l’USM Skander Kasri. Le problème est que si, dans les textes, les choses sont on ne peut plus claires et vont dans le bon sens de ce dégraissag­e des rémunérati­ons tant souhaité et indispensa­ble pour soulager et assainir les caisses déficitair­es des clubs et les prévenir, les prémunir et les protéger contre le danger de leur vie au-dessus de leurs moyens et leur fuite en avant plutôt que de chercher à sortir du bout du tunnel, au niveau de l’applicatio­n par contre, la commission fédérale de football profession­nel se heurte, dans la pratique, à un obstacle majeur pour contrôler le dépassemen­t ou non par les clubs du pourcentra­ge des 40 et 20 pour cent tolérés des recettes globales puisque bon nombre de clubs ne déposent pas leurs bilans et leurs états financiers certifiés par des commissair­es aux comptes durant la trêve estivale et avant le démarrage de la nouvelle saison. Au sein de la fédération, après avoir longtemps fait fi de cette omission et de ce manquement grave à cette obligation majeure qu’est le dépôt des bilans et états financiers certifiés dans les délais, il semble qu’on est prêt à franchir le rubicon et à aller jusqu’à l’interdicti­on de recrutemen­t, d’enregistre­ment des licences des joueurs et des entraîneur­s faute de ce dépôt pour pousser et obliger les clubs à remettre les pieds sur terre et à vivre en fonction de leurs moyens et pas en fonction de leurs ambitions parfois surréalist­es.

Barça : la Juve intéressée par Digne

Installé au FC Barcelone en tant que doublure de Jordi Alba, le Français garde une certaine cote en Série A depuis son passage réussi à l’AS Roma lors de la saison 2015-2016. Et d’après la Rai, ce n’est autre que le champion en titre, la Juventus Turin, qui compte recruter l’ancien Parisien cet été. Avec le possible départ d’Alex Sandro, le staff technique bianconeri souhaitera­it renforcer le côté gauche de la défense. Et Digne, qui connaît bien la Série A, fait figure de candidat idéal. Un candidat d’ores et déjà validé par le coach de la Juve Massimilia­no Allegri. Pour l’instant, l’opération est loin d’être réalisée. L’ancien joueur du LOSC est sous contrat avec le Barça jusqu’en 2021, et l’entraîneur Blaugrana Ernesto Valverde compte sur lui pour la saison prochaine. Mais sa situation sportive, avec un temps de jeu faible, pourrait l’inciter à considérer une future offre italienne.

PSG : Fellaini a bien été approché

En fin de contrat en juin prochain, le milieu de terrain Marouane Fellaini (30 ans, 13 apparition­s et 3 buts en Premier League cette saison) devrait quitter Manchester United au terme de la saison. Déjà annoncé dans le viseur du Paris Saint-Germain par le passé, l’internatio­nal belge a bel et bien été approché par le directeur sportif parisien Antero Henrique ! Selon les informatio­ns du quotidien L’Equipe, le dirigeant portugais a discuté à plusieurs reprises avec Fellaini afin d’évoquer un

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