Un fardeau nommé crédit
L’Etat a toujours besoin de ressources financières pour financer le budget. La solution la plus facile est d’aller sur le marché international pour contracter un crédit. Or, vu la situation précaire de l’économie nationale, l’accès au crédit est devenu de plus en plus difficile car les bailleurs de fonds imposent un taux d’intérêt élevé pouvant aller jusqu’à 5%, voire plus. Le gouvernement se tourne également vers le marché intérieur et les bons de trésor pour boucler son budget. Les résultats obtenus ne reflètent pas toujours les ambitions affichées. Il est vrai que la fiscalité constitue la base des recettes de l’Etat mais celle-ci s’avère insuffisante, compte tenu de l’accroissement des besoins de la population et du renchérissement du coût de projets, ce qui nécessite plus de dépenses. Pour pallier cette insuffisance et réduire un tant soit peu notre recours aux crédits, il n’est d’autre salut que de compter sur nos propres ressources et de dégager de nouveaux bénéfices qui iront renforcer la trésorerie publique. Le choix pour le travail bien fait et la productivité sont la pièce maîtresse de toute économie compétitive. Un tel choix a été constaté notamment dans les pays asiatiques comme la Corée, Singapour, la Chine et l’Inde qui occupent les premières places dans l’économie mondiale. Sans ressources naturelles significatives, ni richesses minérales étendues, ces pays ont réussi, grâce au travail, à s’imposer dans le monde en tant que force économique incontournable. A partir de presque rien, ces petits dragons conditionnent l’avenir économique du monde. La Tunisie et surtout les Tunisiens doivent s’inspirer de ces expériences réussies pour se remettre, aussi tôt que possible, au travail pour produire plus et mieux, pour multiplier les exportations, pour donner une bonne image sur l’environnement économique du pays aux investisseurs étrangers qui souhaitent investir mais qui hésitent à venir chez nous et encourir des risques de contreperformance. Toutes les parties prenantes, y compris les partenaires sociaux, doivent militer pour atteindre ce noble objectif, à savoir la création de nouvelles richesses avec ce que cela implique comme sacrifices, dévouement et efforts. Ce n’est que de cette façon que l’on pourrait diminuer notre recours aux crédits qui sont devenus un vrai fardeau pour les générations actuelles et futures.