La Presse (Tunisie)

Un fardeau nommé crédit

- Par Chokri GHARBI

L’Etat a toujours besoin de ressources financière­s pour financer le budget. La solution la plus facile est d’aller sur le marché internatio­nal pour contracter un crédit. Or, vu la situation précaire de l’économie nationale, l’accès au crédit est devenu de plus en plus difficile car les bailleurs de fonds imposent un taux d’intérêt élevé pouvant aller jusqu’à 5%, voire plus. Le gouverneme­nt se tourne également vers le marché intérieur et les bons de trésor pour boucler son budget. Les résultats obtenus ne reflètent pas toujours les ambitions affichées. Il est vrai que la fiscalité constitue la base des recettes de l’Etat mais celle-ci s’avère insuffisan­te, compte tenu de l’accroissem­ent des besoins de la population et du renchériss­ement du coût de projets, ce qui nécessite plus de dépenses. Pour pallier cette insuffisan­ce et réduire un tant soit peu notre recours aux crédits, il n’est d’autre salut que de compter sur nos propres ressources et de dégager de nouveaux bénéfices qui iront renforcer la trésorerie publique. Le choix pour le travail bien fait et la productivi­té sont la pièce maîtresse de toute économie compétitiv­e. Un tel choix a été constaté notamment dans les pays asiatiques comme la Corée, Singapour, la Chine et l’Inde qui occupent les premières places dans l’économie mondiale. Sans ressources naturelles significat­ives, ni richesses minérales étendues, ces pays ont réussi, grâce au travail, à s’imposer dans le monde en tant que force économique incontourn­able. A partir de presque rien, ces petits dragons conditionn­ent l’avenir économique du monde. La Tunisie et surtout les Tunisiens doivent s’inspirer de ces expérience­s réussies pour se remettre, aussi tôt que possible, au travail pour produire plus et mieux, pour multiplier les exportatio­ns, pour donner une bonne image sur l’environnem­ent économique du pays aux investisse­urs étrangers qui souhaitent investir mais qui hésitent à venir chez nous et encourir des risques de contreperf­ormance. Toutes les parties prenantes, y compris les partenaire­s sociaux, doivent militer pour atteindre ce noble objectif, à savoir la création de nouvelles richesses avec ce que cela implique comme sacrifices, dévouement et efforts. Ce n’est que de cette façon que l’on pourrait diminuer notre recours aux crédits qui sont devenus un vrai fardeau pour les génération­s actuelles et futures.

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