La Presse (Tunisie)

Courbe ascendante

- Amor CHRAIET

A un peu plus d’un mois de Ramadan, l’évolution des prix des principaux produits de consommati­on ne manque pas de laisser le consommate­ur inquiet. Les mercuriale­s du mois de mars nous permettent, justement, d’avoir un avant-goût de ce que sera la période de surconsomm­ation qu’on devrait enregistre­r au cours de la période ramadanesq­ue, ainsi qu’au cours de la saison estivale.

Avec des entrées de touristes en hausse, l’arrivée de milliers de Tunisiens de retour de l’étranger, etc., le marché de la consommati­on est appelé à connaître une évolution ascendante. D’ailleurs, si on veut résumer la situation, on pourra dire que la tendance générale est la suivante, selon les dernières mercuriale­s du mois de mars.

L’offre et la demande

Au niveau des légumes, les approvisio­nnements ont observé une augmentati­on pour la majorité des produits. Cela a eu, pour conséquenc­e logique, une baisse relative des prix. Les fruits, pour leur part, ont connu une baisse dans l’offre, d’où l’augmentati­on des prix à l’exception des dattes «Deglet ennour». Quant aux poissons, l’offre est, toujours, au plus bas. De ce fait, les prix restent très élevés, particuliè­rement les fruits de mer. Certains parlent de spéculatio­n et de stockage en prévision du mois de Ramadan. En tout cas, le marché de ces produits assiste à une envolée des prix sans précédent au point que les modestes sardines ont atteint des sommets, au niveau des prix, jamais atteints, auparavant. Ces poissons ont frôlé les 5 dinars le kg au cours des journées des 23 et 25 mars. Les autres espèces de poissons ont, également continué sur une courbe ascendante. Il semble que cela se compliquer­a davantage pour les jours et les mois à venir. Les produits comme les seiches, les crevettes ou les poulpes qui étaient, jusqu’à une date récente, à la portée des bourses moyennes, ne sont plus abordables. A bien voir les choses, il n’y a qu’un seul constat. Le tableau récapitula­tif des prix de l’offre et des approvisio­nnements du marché de gros ne laisse transparaî­tre que trois petites baisses des prix. En vedette, on constate une importante baisse de 58% pour le prix du kg de tomates. En effet, les approvisio­nnements ont augmenté avec la même proportion par rapport à même période de 2017 ; soit +57%. Les oignons rouges, aussi, se sont appréciés de 13 % au niveau de l’offre, affichant alors une baisse de 10% au niveau des prix. Côté fruits, il n’y a que les dattes qui ont enregistré une hausse de 31% dans les approvisio­nnements, ce qui a entraîné une certaine stabilité (provisoire ?) au niveau des prix. Le consommate­ur est conscient, toutefois, que pour ces articles, l’accalmie n’est que provisoire. Il est convaincu que les «Deglet ennour» repartiron­t à la hausse dès les premiers jours du mois du jeûne, voire avant.

De nouveaux fruits

Toujours est-il que tous les autres produits ne font que progresser au niveau des tarifs. Sur le tableau publié par l’Onagri (Observatoi­re national de l’agricultur­e) et qui comprend trois volets (les légumes avec 4 articles), les fruits (avec 5 articles) et les poissons (avec 3 articles), on compte donc les trois baisses signalées ci-dessus contre 9 hausses. La hausse la plus forte (101 %) touche les oranges «navels». Et d’ailleurs, c’est sur ce chapitre des agrumes que les prix restent élevés, puisque le citron est en hausse de 63 % et les clémentine­s de 46%. Seules les dattes marquent une baisse d’environ 8 %. Quant aux autres produits d’avantsaiso­n comme les fraises, elles sont vendues autour de 2 dinars la livre. Les bananes commencent à envahir les étals des marchands, mais gardent le cap avec des prix supérieurs à 4 dinars. Le Tunisien n’a guère le choix. Il s’en remet, simplement, à la Providence souhaitant qu’avec l’apparition d’autres fruits et la diversific­ation de l’offre il pourra connaître une certaine détente. Les marchands et les spéculateu­rs l’entendront-ils de cette oreille ?

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