La Presse (Tunisie)

L’Atide donne l’alerte !

En raison d’une contradict­ion totale avec les dispositio­ns du chapitre 7 de la Constituti­on tunisienne, l’Atide refuse l’applicatio­n de la loi de 1975 sur les collectivi­tés locales

- Karim BEN SAID

L’Associatio­n tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (Atide) a exprimé hier lors d’une conférence de presse, son inquiétude quant à la lenteur de l’examen du Code des Collectivi­tés Locales à l’ARP. Le vice-président d’Atide, Bassem Mâatar, a ainsi pointé du doigt le non-respect d’un engagement tenu par les députés : celui d’une adoption du CCL avant le démarrage de la campagne électorale, le 14 avril prochain. «Au rythme où vont les choses, il est peu probable qu’on y arrive, jusqu’à présent seuls 25% du projet a été examiné et adopté», a-t-il déclaré. En l’absence d’un CCL, c’est la loi 1975 qui sera appliquée. Mais la loi en question est en contradict­ion totale avec les dispositio­ns du chapitre 7 de la Constituti­on tunisienne. Chose que refuse bien évidemment l’Atide et l’ensemble des organisati­ons de la société civile. «On commence à entendre certaines voix ici et là remettant en cause le principe même de la décentrali­sation, lance Bassem Mâatar. A ceux-là, je veux dire qu’il n’y aura plus de retour en arrière». Atide déplore le faible engagement des élus lors des discussion­s et soupçonne certains groupes parlementa­ires de vouloir inonder l’hémicycle de propositio­ns d’amendement dans le but de retarder l’adoption du projet. «Il y a, pas moins de 500 propositio­ns d’amendement, ce qui n’est pas normal», martèle le vice-président d’Atide. L’organisati­on qui a appelé les élus à plus de sérieux dans l’examen du projet, d’autant plus qu’il s’agit d’un pilier fondamenta­l de la décentrali­sation. «C’est une sorte de constituti­on des collectivi­tés locales”, précise Mâatar. “Cette loi détermine la nature des collectivi­tés locales, leurs pouvoirs et compétence­s, la compositio­n de leurs conseils, leurs ressources, leur contrôle, le règlement des litiges, ainsi que la participat­ion des citoyens et de la société civile à la prise de décisions», peut-on lire dans un communiqué distribué aux médias.

Il reste les textes d’applicatio­n

L’Atide tient aussi à préciser que l’adoption d’un Code pour les Collectivi­tés Locales n’est qu’une première étape. En effet, une série de décrets d’applicatio­n doivent être promulgués afin que le texte voté devienne applicable. Pour que l’ensemble de cet arsenal soit mis en place officielle­ment, il faudra sans doute plusieurs semaines, voire plusieurs mois. C’est la raison pour laquelle, l’associatio­n urge le parlement à voter au plus vite le CCL. S’inscrivant dans une démarche d’incitation au vote, l’Atide tient à mettre en garde contre la manipulati­on des citoyens lors de la campagne électorale. L’associatio­n surveiller­a le contenu des promesses électorale­s pour vérifier leur respect des lois en vigueur. Par ailleurs, Yosra Zeddini, membre du bureau exécutif de l’Atide a déclaré que les dispositio­ns relatives à la démocratie participat­ive et aux mécanismes de participat­ion des citoyens aux affaires des collectivi­tés locales «garantisse­nt les minimas requis».

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