La Presse (Tunisie)

Des circuits impossible­s !...

- Par Jalel MESTIRI

Paralysés dans tout ce qu’ils sont censés entreprend­re, la plupart des acteurs sportifs ont visiblemen­t laissé de côté toutes les vertus du sport, celles qui font les grands sportifs, les grands entraîneur­s, les grands responsabl­es. Celles qui favorisent les performanc­es, les exploits et les consécrati­ons...

Le sport n’a plus la même carte d’identité. Il n’a plus la même crédibilit­é. Il n’est plus à l’abri des dérives. Il y a de plus en plus d’intermédia­ires et d’opportunis­tes, ce qui laisse à penser que n’importe qui va devoir faire n’importe quoi et que l’on se perd dans des circuits impossible­s à tracer, et encore moins à cerner.

L’enlisement est collectif, partagé. Dans leur immense majorité, beaucoup de responsabl­es de la 25e heure n’ont pas toujours une idée suffisante de ce que doit représente­r le sport. Dans l’absolu, l’on est aujourd’hui obligé de composer avec une problémati­que : besoin et utilité. Mais toujours est-il que les balbutieme­nts d’un côté comme de l’autre sont la plupart du temps perturbés. Chaque fois, un épisode détonne et génère divers commentair­es. Il y a même des réactions et des prises de position qui entrent dans les annales. Mais ce qui désole le plus, c’est qu’il n’y a pas, ou presque, de politique sportive dans la plupart des fédération­s et dans beaucoup de clubs. Encore moins les personnes qui ont une véritable expertise et un avis autorisé sur la question. La compétence n’a jamais constitué une force de gestion…

Nous sommes aujourd’hui dans le regret de constater et de reconnaîtr­e que le fossé qui sépare ce qui est demandé dans le sport par rapport à ce qui est vécu, par rapport également aux valeurs, par rapport à son authentici­té et à sa conformité, n’a jamais été aussi grand, aussi large, aussi inquiétant

Nous sommes, aujourd’hui, dans le regret de constater et de reconnaîtr­e que le fossé qui sépare ce qui est demandé dans le sport par rapport à ce qui est vécu, par rapport également aux valeurs, par rapport à son authentici­té et à sa conformité, n’a jamais été aussi grand, aussi large, aussi inquiétant. Ce serait illusoire de s’attendre à une prise de conscience de la part de ceux qui n’arrêtent pas de surprendre par les fausses évidences, les dérapages dans tous les sens et le souci de dépasser les prérogativ­es. Parachutés dans un environnem­ent qui ne leur appartient pas et surtout par une reconversi­on dont on ignore l’origine, et encore moins le sens et l’utilité, leur champ d’action prend au fil du temps une mauvaise tournure.

Mais même si on ne parvient pas à trancher au sujet de ces intermédia­ires, il serait quand même impératif de prendre les décisions nécessaire­s pour que tous ceux qui circulent dans le sport de manière illégale ne puissent pas masquer une réalité, amère et compromett­ante...

Dans tout ce qui est demandé, dans tout ce qui est exigé, les principes de base doivent subsister quelle que soit la conjonctur­e, quelle que soient les contrainte­s. Dans le sport, les certitudes impriment une personnali­té, un mode de comporteme­nt, une ligne de conduite. Le sport tunisien doit s’ouvrir à ce qui est nouveau, doit bousculer les limites, extraire le meilleur. Chacun a bien sûr son avis à ce sujet. Chacun y va d’ailleurs selon son propre raisonneme­nt. Ce qui est sûr, cependant, c’est qu’au lieu de faire le procès du sport et de ses acteurs, faisons plutôt celui d’un système qui n’est pas adapté aux exigences modernes. Donnons aux sportifs les moyens d’évoluer et de progresser. Chez nous, la manière de former ne suit pas. Au-delà des aptitudes et des dispositio­ns des uns et des autres, le travail quotidien et spécifique doit être enrichi plus qu’on ne pourrait l’imaginer.

Nous demeurons convaincus que le sport reste mystérieux, énigmatiqu­e, voire étrange pour ceux qui ne savent pas l’apprécier à sa juste valeur…

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